De retour au pouvoir depuis le 1er janvier, le successeur de Jair Bolsonaro qui ne portait pas la Chine dans son cœur, cherche à trancher avec la rhétorique de son prédécesseur et à briser l’isolement diplomatique de son pays, pour positionner le Brésil comme leader de premier plan à l’échelle mondiale.
Le Brésil tente de relancer les Brics, ce club hétéroclite des grands pays en développement qui réunit le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
Dans cette stratégie diplomatique, Lula tente par ailleurs de se positionner comme médiateur de la guerre en Ukraine. Sous ses deux premiers mandats, entre 2003 et 2010, Brasilia avait déjà tenté de jouer les intermédiaires dans le dossier du nucléaire iranien. Aujourd’hui, le pays a une position ambiguë sur la guerre en Ukraine. D’un côté, Lula dit que la Russie ne peut pas s’emparer du territoire de l’Ukraine, mais de l’autre, le président brésilien a suggéré la semaine dernière que l’Ukraine pouvait céder la Crimée à la Russie. De plus, le Brésil ne participe pas aux sanctions contre Moscou. A Pékin, le leader brésilien de gauche compte présenter à son homologue Xi Jinping son plan de médiation pour la paix en Ukraine.
La Chine est le premier partenaire commercial du Brésil, l’économie représente donc un volet important des discussions que Lula aura avec les responsables de l’Empire du Milieu. Le marché chinois représente plus d’un tiers des exportations brésiliennes, soit trois fois plus que les États-Unis. Le Brésil est l’un des rares pays qui vend plus à la Chine qu’elle ne lui achète grâce notamment au soja ou encore à la viande de bœuf.
A rappeler que les deux pays ont annoncé fin mars la signature d’un important accord pour échanger entre elles en reais et en yuans, faisant ainsi l’impasse sur le dollar.