Les incendies ont fait au moins 93 morts, selon les autorités du comté de Maui. John Green, gouverneur de l’Etat, a averti que ce bilan pourrait encore s’aggraver. « Cela va continuer à monter. Nous voulons que les gens se préparent à cela », a-t-il confié.
Les habitants, encore sous le choc, commencent tout juste à constater l’étendue des dégâts à Lahaina, quasiment réduite à néant par la force du brasier. Des commerces, hôtels, immeubles et restaurants qui faisaient le charme de cette cité balnéaire de 13.000 habitants, il ne reste presque rien.
Dans ce paysage de désolation, les résidents cherchent à comprendre comment le drame a pu prendre de telles proportions. La justice aussi: une enquête a été ouverte sur la gestion de la crise par les autorités. Maui a subi de nombreuses coupures de courant pendant la crise et le numéro d’urgence 911 a cessé de fonctionner dans certaines parties de l’île, tandis que les sirènes d’alerte aux incendies n’ont pas été actionnées. Les alertes, habituellement transmises par téléphone, n’ont pas pu être reçues car « il n’y avait pas de réseau » et « clairement, nous n’avons pas prévu de solutions de secours pour assurer la sécurité des habitants », a admis le 12 août Jill Tokuda, élue démocrate de Hawaï, sur la chaîne CNN. « Nous avons sous-estimé la dangerosité et la rapidité du feu », a-t-elle regretté. « Nous devons nous améliorer. »
Avec 80 décès, le bilan de ces incendies, déclenchés en début de semaine, dépasse celui du tsunami de 1960, qui avait fait 61 morts sur l’île d’Hawaï. Et l’archipel n’a sans doute pas fini de compter ses morts. Des équipes de recherche et de sauvetage, accompagnées de chiens, sont arrivées à Maui pour rechercher d’éventuels corps, selon le comté.