La députée affirme dans son réquisitoire que « la pauvreté, l’exclusion, le chômage, le manque d’opportunités d’emploi décents et durables et le coût de la vie élevé sont des facteurs» qui auraient poussé ces jeunes «à sacrifier leur vie à la recherche de meilleurs conditions de vie qui les rapprocheraient du rêve d’une vie décente ».
Après avoir constaté l’ « échec » du gouvernement qui ergote sur l’Etat social, la députée s’est interrogée sur « le bien fondé de mener des politiques publiques qui ne bénéficient pas aux citoyens et citoyennes, mais qui sont plutôt responsables de la détérioration des conditions de larges couches de Marocains ». Et de conclure en demandant au chef du gouvernement de « prendre des mesures urgentes afin de sauver ces jeunes qui ont choisi la voie de la mort ».
Pour rappel, la journée du 15 septembre a été marquée par de fortes tensions près de l’enclave spoliée, des centaines de personnes s’étant rassemblées à la frontière à la suite d’appels lancés sur les réseaux sociaux pour une tentative de migration de masse. Les migrants ont été repoussés par la police marocaine.Les forces de l’ordre marocaines ont repoussé durant la journée du 15 septembre des centaines de migrants, notamment des Marocains et des ressortissants d’Afrique subsaharienne qui tentaient de rejoindre l’enclave. Avant d’être éloignés par la police, ces candidats à la migration clandestine vers l’Europe, encouragés par des appels sur les réseaux sociaux, se sont dirigés dans l’après-midi vers le poste-frontière de Fnideq, ville marocaine voisine de Sebta occupée, rapportent les médias locaux. Un dispositif sécuritaire renforcé avait été déployé en raison de ces appels sur les réseaux sociaux.
Après avoir été refoulés, les migrants se sont réfugiés dans les collines entourant la frontière. Toujours selon ces sources, un autre groupe de plusieurs centaines de candidats à l’exil a également tenté d’atteindre Sebta plus tôt dans la journée, également sans succès.
Sebta et Melilla, situées à près de 400 kilomètres plus à l’est, représentent les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec le continent africain. Ces enclaves, situées sur les côtes du Maroc, jouent un rôle stratégique en tant que points d’entrée vers l’Europe.
Au cours des dernières semaines, l’afflux de migrants vers le nord a considérablement augmenté. Selon le ministère marocain de l’Intérieur, plus de 11 300 tentatives de passage ont été empêchées durant le mois d’août. À Melilla, plus de 3 300 personnes ont été refoulées durant la même période. Depuis le début de l’année, les autorités marocaines ont neutralisé au total 45 015 tentatives d’immigration clandestine en démantelant 177 réseaux criminels.
Dans le sillage de la diffusion sur les réseaux sociaux de photos de jeunes assis par terre et d’autres devant un mur en béton, le dos lézardé de traces de coups reçus, le procureur général du roi près la Cour d’appel de Tétouan a annoncé que le Parquet général avait ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire à ce sujet, afin de s’arrêter sur la véracité de ces faits et les circonstances de la diffusion des images. Dans un communiqué, le procureur a fait savoir que les effets juridiques découlant de ces faits seraient établis dès l’achèvement de cette enquête confiée à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ).
Du côté espagnol, le ministère de l’Intérieur a salué les « grands efforts » du Maroc le long du périmètre frontalier pour empêcher l’entrée de migrants à Sebta, soulignant que la coopération avec les forces de sécurité marocaines est « en cours ». L’agence de presse EFE, citant des sources du ministère, a fait état de l’absence de toute entrée à Sebta, dimanche.
Les autorités marocaines ont arrêté près de 4 500 personnes, lors de tentatives de traverser la frontière. L’opération, centrée sur Fnideq, a abouti à l’interpellation de milliers d’adultes et de mineurs marocains, ainsi que de centaines de migrants en provenance d’autres pays. Six tentatives distinctes d’entrée au Préside occupé par le poste frontière de Tarajal ont été menées ce qui a conduit à l’arrestation de dizaines de ressortissants algériens et d’autres issus de pays d’Afrique subsaharienne. A Nador, les autorités marocaines ont par ailleurs intercepté des centaines de personnes, dont des citoyens marocains, bangladais, algériens et d’autres pays d’Afrique subsaharienne. Au troisième jour des événements, les migrants ont continué à tenter de traverser la frontière. Des actes de violences ont été enregistrés.
Fernando Grande-Marlaska, ministre espagnol de l’Intérieur, a qualifié ces efforts de « remarquables », ayant permis de maîtriser la situation, outre la coopération entre les personnels sécuritaires marocains et espagnols. Par ailleurs, la délégation gouvernementale espagnole à Sebta a confirmé que les opérations de surveillance menées par le Maroc avaient réussi à empêcher les migrants d’entrer dans la ville, de dimanche à lundi matin, malgré le fait que des dizaines aient été repérés près de la barrière frontalière.
Des sources de la délégation ont déclaré à EFE que les efforts des forces marocaines avaient contrecarré toute tentative d’arrivée à la nage ou à travers la double barrière terrestre. Les sources ont également indiqué que le poste de Tarajal serait fermé par intermittence si nécessaire, pour contrôler les entrées et empêcher la perturbation de la circulation régulière des véhicules et des personnes, à proximité de la douane.
Javier Ortega Smith, député de Vox à Sebta, a rapporté que le ministre de l’Intérieur avait pris attache avec le gouvernement marocain, lui demandant de « mobiliser toutes les forces de sécurité et armées » à cet effet. Selon Juan José Imbroda, maire espagnol de Melilla, les autorités marocaines ont montré leur « capacité d’empêcher l’entrée massive de migrants lorsqu’elles en ont la volonté ». Lors d’un entretien avec Radio Canal Sur, l’élu du Parti populaire (PP) a tenu ces propos en réaction aux arrestations opérées du côté marocain, ces derniers jours. « Si le Maroc en a la volonté, il peut le faire, comme il l’a fait ces derniers jours à Ceuta et à Melilla », a-t-il fait valoir tout en défendant le maintien de « la stabilité des relations » entre Madrid et Rabat. « En Espagne, nous espérons toujours que nous entretenons d’excellentes relations amicales avec le Maroc, mais cela doit également être le cas du Maroc, à son tour, pour entretenir ces relations avec nous », a-t-il souligné.« Le Maroc doit remplir ses obligations et s’il est de son devoir de stopper l’immigration clandestine, il doit le faire », a insisté ledit maire.