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Le chef de la junte gabonaise en Guinée équatoriale : Liquider les passifs

Le général Brice Clotaire Oligui, président de la transition gabonaise, a effectué son premier déplacement, mardi, en Guinée équatoriale où il a rencontré son homologue, le président Teorodo Obiang Nguema. Un symbole alors que les relations entre les deux voisins étaient en dents de scie lorsque Ali Bongo était au pouvoir.
Le chef de la junte gabonaise en Guinée équatoriale : Liquider les passifs

Le président de la transition gabonaise a voulu montrer qu’il prenait ce voyage très au sérieux. Il s’est déplacé avec cinq ministres, son secrétaire général, des membres de son cabinet et la présidente du Sénat. «C’est un pays frère. Le président équato-guinéen est le doyen de la sous-région, il faut rendre hommage et écouter ses conseils», indique le porte-parole de la présidence gabonaise. Il explique que les deux chefs d’État se sont vus en tête-à-tête pendant plus d’une heure. Séance durant laquelle le général gabonais a voulu présenter le nouveau pouvoir et expliquer la situation du pays.

Une pédagogie nécessaire alors que l’organisation régionale Cééac, présidée par Malabo, a suspendu le Gabon après le putsch. « Nous devons rassurer nos partenaires, donner la bonne information, expliquer les causes. Il y a eu d’autres coups d’État en Afrique, mais le contexte gabonais est différent, la situation est revenue à la normale très rapidement », indique Télesphore Obame Ngomo, ajoutant que Libreville compte sur son voisin pour passer le message dans la région et obtenir la levée des sanctions.

Le choix de Malabo comme première destination n’est pas anodin, alors qu’en leur temps, Omar et Ali Bongo s’étaient rendus en France et en Chine. « Si on décide de gouverner différemment, c’est normal. Certains pays occidentaux n’ont pas salué le changement de pouvoir. Ça aurait été imprudent d’aller les consulter en priorité », indique le porte-parole de la présidence.

La dure loi des purges

La veille de ce déplacement, il y a lieu de rappeler que Noureddin Bongo Valentin a été arrêté et conduit à « Sans famille », surnom de la prison centrale de Libreville. Le fils d’A. Bongo avait été coordinateur à la présidence, puis conseiller stratégique de son père au parti PDG, et certains le présentaient comme un successeur potentiel. Le prévenu a été mis en examen et placé en détention provisoire notamment pour « haute trahison » et « corruption active », a annoncé André-Patrick Roponat, procureur de Libreville.

Selon le procureur de la République, 12 personnes ont été déférées au parquet mardi. 7 ont été placées sous mandats de dépôt. Parmi elles, il y a le fils Bongo, Ian Ngoulou, son directeur de cabinet, ainsi que deux frères Oceni dont un était directeur de cabinet adjoint du président déchu. Jessye Ella Ekogha, ancien porte-parole de la présidence, est également sur la liste des personnes jetées en prison. Les chefs d’accusation retenus contre eux sont encore plus lourds que ceux annoncés par le porte-parole des militaires le jour de leur arrestation le 30 août dernier. Il s’agit entre autres des faits de troubles des opérations d’un collège électoral, contrefaçon et usage d’imprimés officiels d’une institution, falsification de la signature du président de la République, complicité de détournement de fonds, corruption, blanchiments de capitaux, association de malfaiteurs et bien d’autres accusations.  Sur les 12 prévenus, deux ont été mis hors de cause. Il s’agit des personnels de maisons et 3 ont été assignées à résidence pour insuffisances de preuves. Les enquêtes se poursuivent et d’autres interpellations sont en cours a prévenu le procureur de la République.

Une dizaine de hauts responsables ont été entendus par le procureur et la plupart placés sous mandat de dépôt et incarcérés ou soumis à résidence surveillée.

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