Au moins 62 Palestiniens ont été tués ces dernières 24 heures dans les attaques israéliennes incessantes contre la Bande de Gaza, portant le bilan total des victimes depuis octobre 2023 à 46 707 martyrs, a déclaré le ministère de la Santé de Gaza. Son communiqué ajoute que quelque 110 265 autres personnes ont été blessées dans les attaques en cours.
« Les forces israéliennes ont tué 62 personnes et en ont blessé 253 autres lors de six massacres de familles au cours des dernières 24 heures », a précisé le ministère.
Dans la capitale du Qatar, on souligne que l’accord relatif au cessez-le-feu est fin prêt. En dépit de cela, la guerre persiste dans l’enclave palestinienne. Voilà qui amène le Premier ministre palestinien a souligner qu’après la trêve, la communauté internationale devra maintenir sa pression sur Israël pour la faire respecter. Le contre-exemple frappant qui justifie la crainte palestinienne est bien celui du Liban. L’armée sioniste profite du délai de son retrait, fixé à 60 jours, pour multiplier ses exactions sous l’œil des casques bleus de la FINUL et du garant US. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que les médias israéliens se font les gorges chaudes d’une promesse faite par Donald Trump, président élu américain, à Benjamin Netanyahu, Premier ministre du régime israélien, de reprendre la campagne de génocide dans la bande de Gaza assiégée après la signature d’un éventuel accord de cessez-le-feu avec le Hamas.
Le site israélien Ynet, citant une source proche du dossier, a rapporté mardi 14 janvier que D. Trump avait promis à B. Netanyahu que s’il acceptait un cessez-le-feu et le retrait des forces militaires israéliennes de Gaza, il soutiendrait rétroactivement Tel-Aviv s’il décidait de reprendre la guerre et de violer la trêve.
Par ailleurs dans un article sur X, Mohammad Shehada, a noté que D. Trump avait promis à B. Netanyahu de lever les sanctions contre NSO Group, qui a vendu son logiciel-espion Pegasus, l’un des outils de piratage les plus notoires au monde, à plusieurs pays. Ce « cadeau en retour » permet également au régime israélien de poursuivre l’accaparement des terres en Cisjordanie occupée, a ajouté le journaliste palestinien.
A.Blinken hué à Washington
Cela intervient alors qu’un accord de trêve est actuellement négocié dans la capitale du Qatar, Doha, pour mettre fin au génocide à Gaza et libérer les captifs israéliens contre des centaines de détenus palestiniens. Lundi 13 janvier, le président sortant Joe Biden a déclaré qu’un accord de cessez-le-feu à Gaza pourrait être conclu dès cette semaine, bien que l’armée d’occupation israélienne continue sa guerre génocidaire contre la bande côtière palestinienne. B. Netanyahu a rejeté une série de propositions de cessez-le-feu qui lui ont été présentées, dont celle de l’administration Biden en mai 2024. Mais la pression publique et diplomatique s’intensifie sur le régime sioniste pour qu’il parvienne à un accord d’échange de prisonniers.
A Washington, Antony Blinken, chef de la diplomatie US, a été qualifié de « sanglant Blinken, secrétaire du génocide » par une manifestante propalestinienne. « Nous ne vous pardonnerons pas », a-t-elle ajouté.
« Votre héritage sera un génocide. Vous serez à jamais connu comme le Blinken le Sanguinaire, secrétaire du génocide. Vous avez le sang de centaines de milliers d’innocents sur les mains !… Nous n’oublierons pas, honte à vous », a-t-elle lancé alors qu’elle était escortée vers la sortie. Le haut diplomate américain qui s’est déclaré sioniste lors de la visite faite à Tel-Aviv dans le sillage de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » se serait passé de cette altercation à quelques jours de la fin de ses fonctions. Lors d’un discours au Conseil de l’Atlantique le 14 janvier à Washington, le secrétaire d’État a fait comme si de rien n’était. Au cours de son allocution, dédiée au bilan de sa politique étrangère après quatre années à la tête du Département d’État, le responsable US a été interpellé à deux autres reprises par un manifestant le qualifiant de « monstre » et de « criminel de guerre ». Au cours des 15 mois de guerre entre le Hamas et les autres composantes de la résistance palestinienne et Israël, Washington n’a jamais interrompu son soutien militaire et diplomatique à l’entité sioniste, bloquant à plusieurs reprises au Conseil de sécurité de l’ONU des projets de résolutions qui exigeaient un cessez-le-feu. La fin de mandat de l’actuelle administration n’a pas réalisé la moindre rupture, Israël devant recevoir pour 8 milliards de dollars d’armes américaines supplémentaires. Cet envoi, qui comprend notamment des obus d’artillerie de 155mm, doit être approuvé par les commissions de la Chambre des représentants et du Sénat. Mais ce n’est là qu’une simple formalité…
Le Qatar a affirmé mardi qu’un accord de cessez-le-feu à Gaza pourrait être conclu « très bientôt », les négociations étant « au stade final », après 15 mois d’une guerre israélienne contre la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de martyrs palestiniens dans le territoire palestinien.
Le Qatar, principal pays médiateur avec les Etats-Unis et l’Egypte, a déclaré que les « principaux problèmes » ont été réglés, sans préciser lesquels. « Nous espérons que cela mènera à un accord très bientôt », a dit un porte-parole de la diplomatie qatarie.
Selon deux sources proches du Hamas, 33 captifs israéliens devraient être libérés durant la première phase de l’accord en gestation, en échange d’un millier de Palestiniens détenus par Israël, dont des femmes, des enfants et des condamnés qui purgent des peines de prison à perpétuité. Les captifs seraient libérés « par groupes, en commençant par les enfants et les femmes », d’après l’une d’elles. David Mencer, porte-parole du gouvernement israélien, a confirmé qu’Israël cherchait à obtenir la libération de « 33 otages » pendant la première étape, et était prêt à libérer « des centaines » de prisonniers palestiniens.
Selon un responsable israélien, les négociations pour la deuxième phase de l’accord commenceront le « 16e jour » après l’entrée en vigueur de la première phase. La deuxième phase concernera la libération des derniers captifs, « soit les soldats et les hommes en âge d’être mobilisés et (le retour) des corps des otages morts », selon le Times of Israel. Le journal israélien indique que pendant la première phase qui durera 42 jours, les forces israéliennes se retireront des zones résidentielles et les Palestiniens seront autorisés à revenir au nord de l’enclave. 600 camions d’aides humanitaires seront aussi autorisés à rentrer quotidiennement dans la bande de Gaza. Israël ne quittera toutefois « pas Gaza tant que tous les otages ne seront pas rentrés, les vivants et les morts », a souligné le responsable israélien.
La télévision publique Kan a rapporté que l’armée s’apprête à se retirer du passage de Rafah au sud, et des deux axes de Netzarim et de Philadelphie, au centre et au sud, dès que l’accord sera conclu. « Le retrait a été coordonné avec des parties sécuritaires américaines et égyptiennes », précise son correspondant militaire. La source proche du Hamas a expliqué que les forces israéliennes se retireraient du corridor de Netzarim – au sud de la ville de Gaza, qui coupe le territoire palestinien en deux parties – mais resteraient déployées sur la route de Salaheddine, le principal axe reliant le sud au nord du territoire. Un point de contrôle électronique équipé de caméras sera installé sur le corridor de Netzarim, où « aucune force israélienne ne sera présente », selon cette source. Les forces israéliennes devraient rester présentes jusqu’à « 800 mètres en profondeur du territoire, sur une zone allant de Rafah au sud jusqu’à Beit Hanoun au nord », toujours selon la source proche du Hamas.
Des médias israéliens avancent qu’Israël doit maintenir une « zone tampon » dans la bande de Gaza durant la première phase de l’accord.
Les précédentes négociations ont buté sur plusieurs questions : la durée d’un cessez-le-feu, l’ampleur de l’aide humanitaire autorisée à entrer à Gaza, la logistique du retour des déplacés palestiniens, le retrait des troupes israéliennes et la gouvernance de Gaza après-guerre.
Boycott des universités israéliennes
Depuis la Belgique, plus de 6.600 universitaires, étudiants et personnalités publiques ont signé une lettre ouverte appelant les universités belges à mettre fin à leur coopération avec Israël, en raison du génocide à Gaza. Parmi eux figurent Petra De Sutter, vice-première ministre verte flamande du gouvernement fédéral belge sortant, Rudi Franks, ancien correspondant de guerre de la VRT, Greta Thunberg, militante suédoise pour le climat et Ken Loach, réalisateur britannique. « Continuer comme si de rien n’était revient à se rendre complice de la plus grande violation du droit international de notre époque », ont déclaré les signataires de la lettre. « Depuis le 15 octobre 2023, une semaine après les attentats du 7 octobre, 800 universitaires et experts en droit international, en études de conflits et en études sur le génocide ont mis en garde contre le risque de génocide dans une déclaration publique », indique la lettre.
« Aujourd’hui, plus d’un an plus tard, tout le monde est témoin de la manière dont leur avertissement, basé sur une expérience académique profonde et des connaissances historiques, est devenu réalité », ont-ils ajouté.
Les universitaires considèrent le boycott des universités israéliennes comme un devoir légal et moral, et rappellent les mandats d’arrêt émis contre par la Cour pénale internationale contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la sécurité limogé Yoav Gallant, ainsi que la décision de la Cour internationale de justice qui a confirmé l’illégalité de l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Ils affirment également que le gouvernement belge, ainsi que les universités belges, en tant qu’institutions publiques, sont légalement tenus de mettre fin à leurs partenariats avec des parties qui violent le droit international. Cela comprend la résiliation des accords avec les institutions israéliennes directement ou indirectement liées à des violations des droits de l’homme, ainsi que la suspension de la participation d’Israël aux programmes européens de recherche et d’éducation.