« Vers 4h du matin, la défense aérienne a abattu deux drones de frappe » se dirigeant vers Moscou, a publié jeudi sur Telegram Sergueï Sobianine, maire de la capitale russe. « Deux UAV (drones) volant en direction de la ville de Moscou ont été détruits par les systèmes de défense antiaérienne », a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram, dénonçant de « nouvelles tentatives terroristes du régime de Kiev ». Un des engins qui ciblaient la capitale a été abattu par la défense aérienne russe dans la région de Kalouga, sur le chemin entre l’Ukraine et Moscou, et son chef-lieu situé à 200 km de la capitale. Le second drone a chuté dans le district d’Odintsovsky, dans la région de Moscou, a rapporté l’armée russe.
En Crimée, c’est « près de la ville de Sébastopol » que « deux drones ont été touchés par les dispositifs de la défense antiaérienne ». « Neuf autres ont été neutralisés par des moyens de guerre électronique et se sont écrasés dans la mer Noire avant d’atteindre la cible », a ajouté le ministère de la Défense. Les tentatives d’attaques sur le sol russe s’expliqueraient, selon les propos d’un haut responsable militaire étasunien rapportés récemment par CNN, par le manque de progrès sur le terrain qui pousserait les forces ukrainiennes à frapper plus souvent le territoire russe « pour essayer de montrer la vulnérabilité de la Russie ».
Le 9 août, deux drones ont été abattus dans la région de Kalouga, près de la ville de Domodedovo. Les attaques de drones ukrainiens se sont multipliées ces dernières semaines en territoire russe, visant souvent Moscou et la péninsule annexée de Crimée, alors que la contre-offensive ukrainienne patine sur le front depuis la fin du printemps.
A signaler que plusieurs dizaines de localités de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, ont ordonné jeudi l’évacuation de leurs habitants face à l’avancée de l’armée russe qui, à l’offensive, dit « améliorer ses positions ». L’armée russe qui s’est retirée de la ville de Koupiansk et de ses alentours, occupés depuis le début de l’invasion, face à une contre-attaque éclair ukrainienne en septembre 2022, est de retour à la manœuvre. Depuis quelques semaines, c’est dans cette zone qu’elle est repassée à l’offensive, revendiquant régulièrement des gains territoriaux.
L’armée ukrainienne a admis jeudi une situation « difficile » dans ce secteur. « La situation reste difficile, mais sous contrôle », a indiqué sur Telegram Serguiï Tcherevaty, porte-parole de l’armée pour le secteur Est du front, reprenant une formulation courante utilisée par Kiev lors de poussées de son adversaire. « Les Russes tentent de s’imposer et de percer notre défense », a-t-il ajouté.
« Dans la direction de Koupiansk, les unités d’assaut des groupes de combats « Ouest » ont, lors d’actions offensives, amélioré leurs positions en première ligne du front », avait auparavant indiqué le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien.
Face à cette avancée, un décret signé par les autorités locales a ordonné l’évacuation de 37 localités du district de Koupiansk, un important nœud de communication. Il s’agit pour l’essentiel de villages situés à proximité du front, sur la rive gauche de la rivière Oskil. L’administration de Koupiansk, une ville d’environ 25 000 habitants avant la guerre, a recommandé dans la matinée à ses habitants d’évacuer en direction notamment de Kharkiv, la capitale régionale, en raison de « la situation sécuritaire difficile et de l’augmentation du nombre de bombardements ». Selon Oleg Sinegoubov, gouverneur régional, deux habitants ont été blessés dans la nuit dans le village de Kindrachivka, concerné par l’évacuation. Koupiansk a également été touchée à deux reprises, a-t-il précisé, publiant la photo d’un bâtiment administratif endommagé par une bombe, mais sans faire état de victimes.