Tout se gâte pour l’Ukraine qui craint de vivre les pires moments de son histoire avec l’arrivée de la nouvelle administration US avec Donald Trump à sa tête. En effet, sur le plan militaire, ses troupes encerclées dans région de Koursk sont décimées au fil des jours. En une semaine, l’hécatombe a atteint plus de 300 soldats « neutralisés » par les forces russes. En parallèle, la Défense russe a annoncé la libération de deux localités : Romanovka, dans la république populaire de Donetsk (RPD), et Novodarovka, dans la région de Zaporojié. Romanovka est située à environ cinq kilomètres au sud de la ville de Kourakhovo, autour de laquelle l’armée russe resserre son étreinte depuis plusieurs semaines. Quant à Novodarovka, ce village est situé 50 kilomètres plus à l’ouest, près de la frontière entre la région de Zaporojié et la RPD.
Le rapport de la Défense russe, publié sur sa chaîne Telegram, indique également que des unités des groupements de troupes Ouest et Centre ont « amélioré leur position tactique ». L’armée russe a abattu 40 drones des forces armées ukrainiennes au cours de la journée, dont quatre « en dehors de la zone de l’opération militaire spéciale », et a également frappé des aérodromes militaires, a déclaré le ministère russe de la Défense.
Lors d’une conférence de presse, tenue avant une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de de l’OTAN à Bruxelles, Mark Rutte, a déclaré que les alliés n’avaient pas prévu de discuter d’une adhésion de Kiev au bloc militaire. « Je pense que nous devons nous concentrer, et nous allons nous concentrer au cours des deux prochains jours, sur ce qui est nécessaire maintenant. Et ce qui est nécessaire maintenant, c’est de veiller à ce que l’aide militaire parvienne à l’Ukraine » a déclaré le secrétaire général de l’Alliance, interrogé d’emblée par une journaliste au sujet des demandes ukrainiennes à être invitée à rejoindre le bloc militaire piloté par Washington. Des fournitures dépeintes comme « cruciale », afin de permettre aux autorités de Kiev « si elles décident de discuter avec les Russes un jour », a affirmé M. Rutte, de le faire « en position de force ».
L’ex-Premier ministre néerlandais, fervent soutien de Kiev, a néanmoins réaffirmé que, selon les alliés, « le futur de l’Ukraine est dans l’OTAN» et que cela se «produit étape par étape ». Volodymyr Zelensky réclame avec insistance que Kiev soit formellement convié à rejoindre l’OTAN. Une réclamation qu’il a réitérée le 1er décembre, à l’occasion de la visite à Kiev de membres de la nouvelle Commission européenne, affirmant que cette adhésion était « nécessaire à la survie » de l’Ukraine.
Quelques jours plus tôt, le 29 novembre, V. Zelensky avait même déclaré dans une interview à Sky News qu’il était prêt à renoncer aux territoires sous le contrôle des forces armées russes en échange d’un soutien accru de l’OTAN. Une première pour un homme qui, depuis plus de deux ans, rejette l’idée même de discuter d’un cessez-le-feu avec la Russie ou de lui faire des « concessions ». « Si nous voulons mettre fin à la phase chaude de la guerre, nous devons placer sous le parapluie de l’OTAN le territoire de l’Ukraine que nous contrôlons » avait-il déclaré, ajoutant que « l’Ukraine pourra récupérer l’autre partie de son territoire par des voies diplomatiques ».
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a répété mardi que Moscou considérait l’adhésion potentielle de l’Ukraine à l’OTAN comme une menace. « Cela est en contradiction totale avec notre thèse sur l’indivisibilité de la sécurité », a-t-il ajouté en soulignant que la sécurité d’un pays ne pouvait être assurée au détriment de la sécurité d’un autre.
Le 2 décembre, lors d’un point presse de Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, celui-ci a répondu à une question concernant les déclarations de Kaja Kallas quant à un éventuel envoi de troupes européennes en Ukraine et sur l’impact que cela pourrait avoir sur l’évolution du conflit. « Nous avons toujours demandé la fin de ce conflit et nous ne voulons pas encourager une nouvelle escalade de la part d’un camp ou de l’autre. Nous voulons voir la fin du conflit pour le bien des civils en Ukraine, pour le bien des civils en Russie », a déclaré le porte-parole onusien, ajoutant que la fin du conflit devrait être en accord avec « les résolutions de l’Assemblée générale, du droit international et de l’intégrité territoriale ». « Nous ne sommes pas dans le domaine de la spéculation » a-t-il rétorqué, alors relancé quant au fait qu’une telle décision européenne pourrait être considérée par les Nations unies comme une « escalade» .
La veille, K. Kallas, nouvelle chef de la diplomatie européenne, qui a remplacé Josep Borrell à ce poste, avait déclaré qu’elle n’excluait pas la présence de troupes européennes en Ukraine. Selon elle, l’Europe devrait « jouer son rôle » si un cessez-le-feu était conclu et qu’il s’avérait nécessaire d’envoyer des troupes pour en contrôler le suivi, avait rapporté le site Euractiv. « En tout cas, le choix en la matière appartient à l’Ukraine », avait ajouté l’ex-Première ministre estonienne. « Jusqu’à présent, la discussion a porté sur les pays qui sont prêts à envoyer des soldats en Ukraine et ceux qui ne le sont pas. Je pense que rien ne peut être exclu et qu’il faut maintenir une certaine ambiguïté stratégique sur cette question » a déclaré K. Kallas a plusieurs médias, à bord du train l’emmenant à Kiev, toujours selon le site d’information européen.
Début novembre, le Wall Street Journal ébruitait un plan que l’équipe de Trump envisagerait pour mettre un terme au conflit ukrainien, évoquant une zone démilitarisée de 1300 kilomètres gardée par des Européens. Dans un style similaire à celui de K. Kallas, fin février, le président français Emmanuel Macron avait déclaré, au nom d’une certaine « ambiguïté stratégique », que l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait « être exclu ». Une sortie, qui avait surpris les alliés occidentaux de Kiev, et dont s’étaient notamment désolidarisés Washington et Berlin. Il n’était alors pas question d’un cessez-le-feu en Ukraine.