La vice-présidente N. Nandi-Ndaitwah, surnommée « NNN », candidate du parti de la Swapo qui dirige ce pays riche en minerai depuis son indépendance il y a 34 ans, a été élue dès le premier tour avec 57,31% des suffrages, a annoncé la commission électorale.
Panduleni Itula, leader du principal parti d’opposition, les Patriotes indépendants pour le changement (IPC), arrive loin derrière avec seulement 25,50% des voix, selon les résultats annoncés mardi soir par la commission électorale.
Dans son discours de remerciements, N. Nandi-Ndaitwah promet de tenir ses engagements, notamment la création en cinq ans de 250 000 emplois. Dans ce pays de trois millions d’habitants, le chômage touche près de la moitié des jeunes, selon les derniers chiffres officiels de 2018.
La présidente élue s’est aussi engagée à attirer les investissements étrangers. La Namibie, un des premiers pays fournisseurs d’uranium au monde, est aussi le deuxième pays le plus inégalitaire de la planète, selon la Banque mondiale.
Durant sa campagne, N. Nandi-Ndaitwah a mis en avant son âge et son expérience comme gages de sagesse et de stabilité. Fille de pasteur anglican, elle défend des valeurs conservatrices, partisane par exemple d’une législation restrictive sur l’avortement. Figure de la lutte pour l’indépendance contre la tutelle de l’Afrique du Sud et son régime d’apartheid, N. Nandi-Ndaitwah a fait ses classes au sein de l’organisation de jeunesse du parti communiste soviétique.
Les élections présidentielle et législatives du 27 novembre ont dû être prolongées à deux reprises en raison de problèmes logistiques et techniques, avec notamment une pénurie de bulletins de vote. Le premier jour du vote, d’interminables files d’attente ont obligé certains électeurs à abandonner, après avoir attendu jusqu’à 12 heures.
P. Itula, 67 ans, a déjà prévenu qu’il ne reconnaitrait pas les résultats deces élections chaotiques dont il a dénoncé « de multiples irrégularités ». Il a indiqué qu’il entendait faire « annuler » selon « les procédures prévues » ce scrutin, « quel que soit le résultat ». « Nous ne pouvons qualifier ces élections de libres, équitables et légitimes », a-t-il dénoncé samedi.