Des centaines de soldats israéliens et des forces spéciales sont entrés dans le camp de réfugiés de Balata vers une heure du matin. Dans un communiqué, l’armée précise qu’elle cherchait à arrêter trois Palestiniens soupçonnés « d’être impliqués dans des trafics d’armes » et précise qu’elle a trouvé « des explosifs dans des appartements ».
Jusqu’à l’aube, les entrées et sorties du camp étaient bloquées avec des bulldozers, les échanges de tirs étaient intenses entre l’armée israélienne et des combattants palestiniens. « Malgré les blessés, les ambulances n’ont pas pu entrer dans le camp pour leur fournir des soins de première urgence », dénonce la ministre palestinienne de la Santé. Trois Palestiniens du Fatah ont été tués, et plusieurs maisons ont été démolies.
Nabil Abu Rudeineh, porte-parole de la présidence de l’Autorité palestinienne, a qualifié le raid de « massacre », parle de « crime de guerre majeur », « d’une punition collective qui doit cesser immédiatement » et d’« une punition collective à laquelle il faut mettre fin immédiatement », appelant « l’administration américaine à intervenir immédiatement pour arrêter la folie israélienne. »
L’agence palestinienne Quds a indiqué que 400 soldats israéliens ont pris part à l’incursion meurtrière dans le camp. Ils se sont infiltrés dans la nuit et des accrochages ont éclaté avec les jeunes palestiniens chargés de défendre le camp.
Les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, ont affirmé dans un communiqué que les trois hommes tués étaient des « combattants » du groupe. A la morgue de Balata, un photographe de l’AFP a vu trois corps recouverts de drapeaux palestiniens dont deux portaient sur le front un ruban jaune avec écrit « Fatah », avant le début des funérailles.
Des témoins ont déclaré à l’AFP que les forces israéliennes avaient mené des raids dans la nuit sur plusieurs maisons du camp, disant avoir entendu des échanges de tirs et de fortes explosions. Une maison a été démolie, ont-ils ajouté. Elle appartenait à Oum Samer Abou Challal qui en est sortie avec ses deux filles et ses médicaments. L’armée a également annoncé avoir mené un raid à Jénine (nord) et dans d’autres localités à travers la Cisjordanie.
L’armée israélienne multiplie ses incursions et assauts dans le nord de la Cisjordanie où sont organisées des groupes de résistance armés palestiniens. Depuis le début de l’année, elle a tué au moins 153 Palestiniens. Côté israélien, 20 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués dans des violences liées au conflit israélo-palestinien, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes. Selon le site Quds, la ville de Naplouse compte à elle seule 38 martyrs.
Près de trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Environ 490.000 Israéliens y habitent aussi dans des colonies considérées par l’ONU comme illégales au regard du droit international. L’entité sioniste poursuit sa politique de colonisation en Cisjordanie en grignotant progressivement son territoire. Selon Pal Today, les Israéliens œuvrent pour s’emparer de 300 denims de terre dans la région Beit Amer au nord d’al-Khalil dans le but de frayer un chemin pour une nouvelle colonie. Cette région est une propriété privée qui appartient à la famille Abou Ayyach et à d’autres familles.
Autre procédé auquel ont recours les colons israéliens pour expulser les Palestiniens : ils arrachent les oliviers ou incendient leurs terres agricoles.
Pas plus tard que lundi, ils ont brûlé une terre cultivée de blé à Sabstaya, au nord-ouest de Naplouse. Dans la région Aïn Samia au nord-est de Ramallah, les colons ont attaqué pendant 5 jours de suite des habitants palestiniens, livrés à eux-mêmes.
Toujours en Cisjordanie occupée, un soldat israélien a été légèrement blessé dimanche soir dans une opération à la voiture bélier à Huwara, près de Naplouse.
Selon l’armée israélienne, l’assaillant avait pris la fuite à bord du véhicule.