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L’Amérique au défi chinois : Ni conflit, ni guerre froide, souhaite A. Blinken

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Le secrétaire d’Etat américain a affirmé que la Chine est le seul pays qui a l’intention de changer l’ordre mondial, assurant que les Etats-Unis cherchent à éviter le conflit et la guerre froide avec ce pays.

Antony Blinken a tenu ces propos dans le discours qu’il a l’intention de prononcer à l’université George Washington et dont des extraits ont été rendus publics jeudi 26 mai par le département d’État US. « La Chine est considérée comme le seul pays qui a l’intention de changer l’ordre mondial, ainsi que la puissance économique, diplomatique, militaire et technologique croissante pour le faire », a-t-il écrit dans ce discours.

« La Chine fait partie intégrante de l’économie mondiale », a-t-il ajouté indiquant que « Washington et Pékin devront s’affronter dans un avenir prévisible, pour faire face à des défis communs, tels que la pandémie de coronavirus et la crise climatique ».

Le secrétaire d’État américain a également décrit la Chine comme « le plus grand défi auquel le système mondial est confronté à long terme », exprimant en même temps l’espoir et la volonté de son pays d’ « élargir les canaux de communication directs avec la Chine sur diverses questions ».

A.Blinken affirme également dans son discours que les États-Unis « ne recherchent pas un conflit ou une guerre froide » avec la Chine, ajoutant qu’ « au contraire, nous visons à éviter les deux ».

Mardi, le ministère chinois des Affaires étrangères a averti les États-Unis qu’ils paieraient un « prix insupportable s’ils continuaient sur la mauvaise voie » sur la question de Taiwan.

Le président américain Joe Biden avait déclaré qu’il n’y avait eu aucun changement dans la politique US « d’ambiguïté stratégique » à Taiwan, un jour après avoir déclaré qu’il était « disposé à utiliser la force pour défendre Taiwan, ce qui a provoqué la colère de la Chine ».

La diplomatie chinoise a reproché au secrétaire général de l’OTAN de porter des accusations sans fondement contre son pays. Pékin exhorte l’Alliance atlantique à cesser d’«essayer de déstabiliser l’Asie et le monde entier». Ainsi que l’a rapporté l’agence de presse Xinhua, Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a qualifié jeudi d’irresponsable la rhétorique de Jens Stoltenberg, chef de l’Alliance atlantique,  qui chercherait à exagérer l’hypothèse d’une «menace chinoise».

Deux jours plus tôt, lors d’une intervention au Forum de Davos, le patron de l’OTAN avait appelé les acteurs occidentaux à réduire leurs liens économiques avec la Russie et la Chine, au nom de la sécurité internationale, notamment en considérant qu’il s’agirait d’une grave erreur de «[privilégier] des gains économiques à court terme [au détriment d’]une sécurité à long terme». «Si nous partageons la technologie, nous gagnerons peut-être de l’argent mais nous compromettrons la sécurité de l’Occident […]. Il s’agit de la Russie, mais aussi de la Chine», avait-il encore déclaré.

«Contrairement à certains pays de l’OTAN, la Chine n’utilise jamais la force pour menacer d’autres pays, ne s’engage [pas] dans des alliances militaires, [n’]exporte [pas] son idéologie vers d’autres pays, [ne] lance [pas] des guerres commerciales ou [ne] réprime [pas] arbitrairement les entreprises d’autres pays», a notamment déclaré, W. Wenbin, dénonçant «un double standard typique pour l’OTAN d’appeler ses membres à augmenter leurs dépenses militaires à 2% ou plus du PIB tout en critiquant la défense nationale normale et la modernisation militaire de la Chine». «Comment la Chine peut-elle menacer la sécurité de l’OTAN ?», a-t-il encore interrogé.
Le haut diplomate chinois a en outre exhorté l’Alliance atlantique à cesser d’«essayer de déstabiliser l’Asie et le monde entier». Déplorant le bellicisme de l’organisation militaire, W. Wenbin a considéré que la stratégie de celle-ci justifiait «une grande vigilance et une ferme opposition de la part de la communauté internationale».

Les propos du porte-parole de la diplomatie chinoise s’inscrivent dans un contexte particulièrement brûlant entre l’organisation menée par Washington et Pékin, en particulier sur le dossier de Taïwan. Les tensions entre l’OTAN  et la Chine ne datent pas d’hier. A l’été 2021, réunis en sommet à Bruxelles, les membres de l’Alliance s’étaient déjà dit préoccupés par les «politiques coercitives» de Pékin. «Les ambitions déclarées de la Chine et son comportement affirmé représentent des défis systémiques pour l’ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l’importance pour la sécurité de l’Alliance», avaient-ils affirmé dans les conclusions adoptées à l’issue du sommet.

La route du Pacifique

Le chef de la diplomatie chinoise prépare une tournée dans des pays du Pacifique sud pour y conclure un accord de libre échange qui prévoit une plus grande coopération économique et sécuritaire.

La Chine a lancé une vaste initiative, prenant la forme d’un projet d’accord et d’un plan de mise en œuvre sur cinq ans visant à renforcer les relations commerciales et la coopération en matière de sécurité entre la Chine et les Etats du Pacifique Sud, selon des documents obtenus mercredi 25 mai par l’AFP.
Ces documents feront l’objet de discussions à l’occasion d’une visite de Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, dans plusieurs pays de la zone.

Dans le cadre de cette initiative, 10 Etats insulaires de la région se verraient proposer par la Chine des millions de dollars d’assistance, la perspective d’un accord de libre-échange ainsi que la possibilité d’accéder au vaste marché chinois avec ses 1,4 milliard d’habitants. En retour, la Chine se chargerait de former les forces de police et s’impliquerait dans la cybersécurité. Elle pourrait par ailleurs réaliser des opérations sensibles de cartographie marine et obtiendrait un meilleur accès aux ressources naturelles locales, selon l’AFP. L’adoption de cette «vision commune de développement», nom donné au projet d’accord, pourrait avoir lieu le 30 mai à l’occasion d’une rencontre entre Wang Yi et les ministres des Affaires étrangères de la région, devant se tenir aux îles Fidji. L

 Le Pacifique Sud est devenu ces derniers mois un théâtre de forte rivalité entre la Chine et les Etats-Unis, première puissance de la région depuis des décennies. Le plan de coopération, s’il était accepté, pourrait représenter un tournant majeur pour la Chine, facilitant notamment un certain nombre d’opérations de police ou militaires. En outre, les vols entre la Chine et les îles du Pacifique seraient multipliés, Pékin nommerait un émissaire régional, assurerait la formation des jeunes diplomates du Pacifique et fournirait 2 500 «bourses» gouvernementales.

Mais certaines capitales ont déjà commencé à tirer la sonnette d’alarme concernant ce projet. Dans une lettre véhémente adressée à ses collègues du Pacifique Sud, David Panuelo, président des États fédérés de Micronésie, a mis en garde contre un accord «attrayant» à première vue, mais susceptible de donner à la Chine les moyens «d’acquérir accès et contrôle sur notre région». Qualifiant les propositions de «non sincères», D. Panuelo y estime qu’elles «garantiraient une influence chinoise au sein du gouvernement», un «contrôle économique» chinois sur certaines industries clé ainsi qu’une «surveillance de masse» des appels téléphoniques et messages électroniques locaux. Le dirigeant y voit une «tentative de faire bouger ceux d’entre nous qui ont des relations diplomatiques avec la Chine très près de l’orbite de Pékin». «En dépit du fait que la Chine nous offre dès à présent une aide économique attrayante […], notre bien-être, notre sécurité, notre paix et notre harmonie dans le Pacifique, ainsi que nos valeurs, nos principes et notre souveraineté, sont des trésors d’une plus grande valeur que n’importe quelle quantité d’argent et d’or. La géopolitique comme celle-ci est le genre de jeu où le seul coup gagnant est de ne pas jouer», a encore mis en garde D.Panuelo. De fait, la Micronésie – fédération qui réunit quatre pays formés de plus de 600 petites îles et atolls sur la ligne de l’Équateur – bénéficie depuis les années 1980 d’un statut de libre-association avec les États-Unis, qui lui garantissent une coopération dans le domaine du développement ainsi qu’une protection militaire.  Mais d’autres pays de la région pourraient en revanche être tentés par les possibles retombées positives du projet d’accord avec la Chine.

Les îles Salomon et Pékin ont ainsi annoncé fin avril la signature d’un pacte de sécurité aux contours flous qui a ravivé les craintes des États-Unis, mais aussi de l’Australie face aux potentielles ambitions militaires chinoises dans le Pacifique. Canberra et Washington craignent qu’il permette à Pékin d’installer une présence militaire dans l’archipel, situé à 2 000 kilomètres de l’Australie.

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