L’arrangement de cessez-le-feu apparaît de plus en plus fragile entre le Hezbollah et l’armée israélienne qui n’en finit pas d’en violer les termes en dépit des mises en grade de Washington et de Paris. L’entité sioniste a averti par l’intermédiaire de son ministre de la Défense que l’État libanais serait également visé en cas de reprise des hostilités. « Hier fut le premier test grandeur nature: [le Hezbollah] a tiré sur le mont Dov. Nous avons réagi avec force, comme nous le ferons toujours, car nous ne laisserons pas le Hezbollah revenir à ses vieilles habitudes, comme cela avait été le cas avec ce chapiteau qui avait été installé sans être attaqué », a déclaré le 3 décembre Israël Katz, nouveau ministre israélien de la Défense, selon des propos rapportés par The Times of Israël. La veille, l’armée sioniste avait annoncé avoir frappé des « dizaines de lanceurs » du Hezbollah après le tir de « deux projectiles » vers le mont Dov.
Le ministre israélien a souligné qu’en vertu de l’accord de cessez-le-feu, le Liban devait « laisser l’armée libanaise faire sa part, tenir le Hezbollah à l’écart des rives du fleuve Litani et en démanteler toutes les infrastructures». «S’ils ne le font pas et que l’accord s’effondre, alors ce sera très clair », a-t-il martelé en expliquant: « Si nous reprenons les hostilités, nous le ferons avec force, en allant plus loin ». « Il faut surtout qu’ils sachent qu’il n’y aura plus d’exception faite pour l’État libanais », a-t-il averti en précisant: « Si jusqu’à présent nous avons séparé l’État du Liban du Hezbollah – et l’ensemble de Beyrouth de Dahiyeh, qui a été très durement touché – ce ne sera plus le cas ».
Cette menace à l’encontre de Beyrouth intervient dans un contexte pour le moins tendu. Malgré l’officialisation et l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre les deux ennemis frontaliers le 27 novembre, une source de CNN au sein de la Finul a fait état d’« environ 100 » violations de la trêve par Israël. Selon des informations rapportées par L’Orient-Le Jour, depuis le 27 novembre l’État hébreu a procédé à «des dizaines d’attaques» au Liban, faisant au moins 13 morts. Le quotidien libanais déplore également le survol quotidien de l’espace aérien libanais par l’aviation israélienne.
Le bilan de l’agression israélienne contre le Liban a grimpé à 4 047 morts et au moins 15 983 blessés depuis le 8 octobre 2023, a fait savoir mercredi, Firas Abiad, ministre libanais de la Santé. « Avant le 15 septembre, on a recensé 645 morts et 1 983 blessés au Liban », a déclaré le ministre en conférence de presse. « Après cette date, nous avons déploré 3 402 morts, et 14 000 blessés », a-t-il ajouté. Ces deux bilans portent à « 4 047 morts et 15 983 blessés », le nombre total des victimes, côté libanais, depuis le début des combats entre le Hezbollah et l’État hébreu le 8 octobre 2023, soit au lendemain de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa ».
Après un an d’échanges de tirs dans le sud du Liban, le Hezbollah et Israël sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre dernier. L’armée israélienne avait pilonné la capitale Beyrouth et mené des incursions au sol dans le sud du Liban depuis le 30 septembre, faisant peu de cas des avertissements internationaux et des résolutions de l’Onu. Le Hezbollah ripostait quotidiennement avec des missiles, des drones et des obus d’artillerie ciblant des positions militaires et des colonies israéliennes.