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La COP15 démarre à Abidjan : Haro sur la sécheresse…

La COP15 qui démarre depuis lundi dans la capitale ivoirienne cherche à trouver la meilleure parade contre l’avancée du désert, la déforestation, l’appauvrissement des terres arables ou les pollutions des sols. La conférence démarre avec un sommet de chefs d'État directement en prise avec le phénomène.

Moins connue que sa « grande sœur » sur le climat, cette 15e Conférence des parties (COP) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), aborde des questions tout aussi cruciales. Elle se tient à l’heure où, selon l’ONU, 41% des terres sont dégradées dans le monde. Et le rythme s’accentue : chaque année, 12 millions d’hectares de terres sont perdus, soit une superficie équivalente à celle du Bénin ou de la Belgique.

Neuf chefs d’États africains, dont le président nigérien Mohamed Bazoum, son homologue congolais Félix Tshisekedi ou encore le Togolais Faure Gnassingbé sont attendus à Abidjan autour du président ivoirien Alassane Ouattara. Le président français Emmanuel Macron ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront aux débats en vidéoconférence.

Pendant dix jours, les négociateurs de 196 États vont tenter de s’accorder autour d’objectifs communs pour lutter contre la dégradation des sols dans les dix prochaines années. Le thème de cet évènement « Terres. Vie. Patrimoine : D’un monde précaire vers un avenir prospère » est « un appel à l’action pour faire en sorte que la terre, qui est notre source de vie sur cette planète, continue de profiter aux générations présentes et futures », souligne le CNULCD dans un communiqué.

Une des questions majeures qui doit être abordée concerne les sécheresses, explique Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la CNULCD. « Elles deviennent de plus en plus fréquentes et de plus en plus meurtrières et il est attendu de la COP de prendre des décisions fortes à propos de la sécheresse pour réduire les risques que cela représente pour l’humanité. »

Mais ces sécheresses ne sont pas les seules responsables de la dégradation des sols. Les pollutions liées aux activités humaines détruisent aussi des terres arables. L’agriculture moderne joue aussi un rôle majeur. Elle est notamment responsable de 80% de la déforestation. L’Afrique perd ainsi 4 millions d’hectares de forêts par an. Pourtant, ce sont 6 millions d’hectares de terres supplémentaires qui devront être mis en production chaque année d’ici 2030 pour répondre aux besoins alimentaires de la planète face à l’augmentation de la population. 

Comment accroître les rendements sans appauvrir les sols ou détruire des forêts ? Comment atténuer l’avancée des terres arides ? Comment offrir des opportunités pour les populations directement aux prises avec ces catastrophes ? Une vingtaine de solutions seront débattues lors de la COP15, parmi lesquelles la question cruciale de la restauration des terres. « L’économie mondiale a été fortement affectée par la pandémie et maintenant par les conflits comme la guerre en Ukraine qui entraînent des conséquences extrêmement graves sur la production agricole et la distribution des aliments dans le monde, explique Ibrahim Thiaw. Donc la réparation des terres offre des opportunités à tous les États du monde pour mieux produire. »

La question de la Grande Muraille verte, projet pharaonique qui vise à restaurer cent millions d’hectares de terres arides en Afrique d’ici 2030 sur une bande de 8 000 km allant du Sénégal à Djibouti, devrait notamment être abordée au cours des travaux qui s’achèveront le 20 mai.

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