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Kiev doté de missiles ATACMS : Des ogives nucléaires en Pologne ?

Un responsable du Pentagone a confirmé à Sputnik que Washington avait déjà livré des missiles à longue portée ATACMS à Kiev. « Les États-Unis ont fourni des missiles tactiques à longue portée ATACMS à l'Ukraine » en avril, a avoué un représentant du Pentagone à Sputnik, confirmant ainsi les informations des médias américains.
Kiev doté de missiles ATACMS : Des ogives nucléaires en Pologne ?

« Je peux confirmer […]. En février, le Président a donné l’ordre d’envoyer des ATACMS en Ukraine, sans le divulguer, pour une utilisation sur le territoire souverain ukrainien », a déclaré à Sputnik un représentant du ministère américain de la Défense.

Pour Washington, le « territoire souverain ukrainien », c’est aussi la Crimée, qui a réintégré la Russie en 2014 après un référendum, ainsi que les républiques de Donetsk et de Lougansk et les régions de Zaporojié et de Kherson, devenues russes en 2022, également suite à des référendums.

Selon la source de l’agence, les ATACMS faisaient partie du lot d’aide US promis à Kiev en mars. Ils sont arrivés en Ukraine en avril, mais Washington n’en a pas parlé ouvertement, à la demande de Kiev.

Politico avait précédemment annoncé que les États-Unis avaient secrètement remis des ATACMS d’une portée de 300 km à Kiev en mars. Selon le média, l’armée ukrainienne aurait déjà utilisé ces munitions à plusieurs reprises.

La Russie avait précédemment mis en garde l’Otan contre l’envoi d’armes à Kiev. Le ministre russe des Affaires étrangères avait signalé que les cargaisons d’armes destinées à l’Ukraine étaient considérées comme une cible légitime pour l’armée russe.

Après la révélation que des missiles à longue portée américains ATACMS ont été fournis à Kiev, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a accusé les États-Unis de tenter de tromper tout le monde à propos d’une solution pacifique au conflit en Ukraine.

Les États-Unis trompent la communauté mondiale lorsqu’ils fournissent des armes à l’Ukraine tout en essayant de rassembler le plus de pays possible pour des conférences sur la « formule de paix » de Zelensky, a déclaré mercredi 24 avril Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

« Cela se fait sur fond de tentatives agaçantes des Anglo-Saxons et du régime de Kiev d’entraîner frauduleusement la communauté mondiale dans des conférences sur la ‘formule Zelensky’ », note M. Zakharova sur sa chaîne Telegram. « La majorité mondiale devrait savoir ce que cachent les Américains. Le plan de Washington est d’une simplicité écœurante: faire venir tout le monde à une réunion vide de sens sous le prétexte ‘d’intentions pacifiques’, tout en accroissant le potentiel terroriste de Zelensky », a-t-elle ajouté.

Le Sénat US a voté en faveur d’un projet de loi sur l’aide de plus de 94 milliards de dollars aux alliés de Washington, notamment l’Ukraine, Israël et Taïwan. Mais une plus grande partie des milliards alloués à Kiev serviront à financer l’armée US, précise le texte de loi. 23,2 milliards permettront de reconstituer les arsenaux du Pentagone épuisés après l’envoi d’équipements à Kiev, seuls 13,8 milliards seront consacrés aux achats militaires directs pour Kiev; 11,3 milliards de dollars sont destinés à soutenir les opérations militaires des États-Unis en cours dans la région; 7,9 milliards sont destinés à financer le fonctionnement du gouvernement ukrainien.

le Congrès propose d’allouer 26 millions de dollars à l’audit de l’aide accordée à l’Ukraine.

« Avec leur décision, les États-Unis obligent l’Ukraine à se battre jusqu’au dernier Ukrainien, enterrant finalement l’économie et la privant de son avenir », a déclaré Viatcheslav Volodine, président de la Douma (chambre basse du parlement russe).

Le soutien américain à Kiev finira par conduire Washington à un « fiasco » digne du Vietnam et de l’Afghanistan, avait déclaré M. Zakharova, après l’approbation par le Congrès de ces nouvelles aides.

La diplomate a ajouté à Sputnik que les actions de l’Otan en Finlande, pays autrefois neutre, participent à une montée des tensions dans la région. A ses yeux, les représentants de l’Alliance « attisent délibérément l’hystérie autour de la ‘menace’ russe imaginaire » pour justifier leurs propres aspirations agressives.  « Il est évident que l’entraînement prochain aux opérations de combat sur le territoire finlandais s’inscrit dans le cadre d’une guerre hybride contre notre pays. Helsinki s’efforce d’achever rapidement son ‘enregistrement’ officiel auprès de l’Otan en tant que ‘recrue’ et de devenir un participant à part entière à cette aventure », relève-t-elle.

L’Otan poursuit ainsi le renforcement militaire d’un pays « autrefois neutre », augmentant les risques d’incidents. La Russie suit de près les « actions agressives de l’Occident collectif » et prendra les mesures qui s’imposent, a conclu la responsable.

La Finlande est devenue le 31e membre de l’Otan le 4 avril 2023. La Suède a suivi le même chemin le 7 mars 2024. Moscou a annoncé renforcer le groupement de ses troupes sur les axes stratégiques nord-ouest et ouest.

Sergueï Ryabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a mis en garde les autorités polonaises contre tout déploiement d’armes nucléaires US sur leur sol. « Tous les hommes politiques qui discutent avec enthousiasme d’un tel projet en Pologne et à l’étranger […] doivent comprendre : des changements dans cette direction n’ajouteront pas de sécurité à la Pologne et les objets correspondants deviendront certainement une cible », a-t-il déclaré dans une interview à l’agence TASS publiée jeudi 25 avril. « Dans notre planification militaire, ils seront au premier plan », a ajouté le diplomate, concernant ces ogives. Un avertissement qui survient quelques jours après des déclarations du président polonais Andrzej Duda sur le déploiement de telles armes. Un déploiement potentiel qui fait l’objet « depuis un certain temps » de discussions entre Varsovie et Washington, avait confié le chef d’État polonais lors d’une interview au quotidien Fakt, publiée le 22 avril, accusant la Russie de « militariser de plus en plus l’enclave de Kaliningrad » et d’être « en train de transférer ses armes nucléaires à la Biélorussie », deux territoires voisins de la Pologne. « Si nos alliés décident de déployer des armes nucléaires dans le cadre du partage nucléaire sur notre territoire afin de renforcer la sécurité du flanc oriental de l’OTAN, nous sommes prêts à le faire », avait assuré A. Duda.

Dans le cadre de la politique de partage nucléaire de l’OTAN, les forces aériennes des États-Unis entreposent plus d’une centaine de bombes nucléaires tactiques B-61 dans des bases de plusieurs pays alliés, en l’occurrence l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas et la Turquie. « Les militaires analyseront bien sûr la situation et, dans tous les cas, prendront toutes les mesures de rétorsion nécessaires pour garantir notre sécurité », avait mis en garde, dans la foulée de ces déclarations d’A. Duda, Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe. Des déclarations du président polonais qui ont également fait réagir en Pologne, où le Premier ministre Donald Tusk – issu de l’opposition – a déclaré souhaiter « connaître toutes les circonstances qui ont conduit le président à faire cette déclaration », ajoutant attendre « avec impatience » une rencontre avec A. Duda. « Je tiens beaucoup à ce que la Pologne vive en sécurité, à ce qu’elle soit aussi bien armée que possible, mais je voudrais aussi que toute initiative éventuelle soit, tout d’abord, très bien préparée par les personnes qui en sont responsables », avait encore déclaré à la presse D. Tusk.

Lors de l’annonce, en juillet 2023, du transfert en Biélorussie de premières armes nucléaires, à la demande de son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko, le président russe Vladimir Poutine avait pointé du doigt le déploiement effectué en Europe depuis des «  décennies » par les États-Unis des bombes B-61. « Nous sommes convenus de faire de même », avait-il déclaré, précisant ne pas vouloir enfreindre les engagements internationaux de la Russie en matière de prolifération d’armes nucléaires.

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