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Journalistes emprisonnés au Maroc : Le parlement européen demande leur relaxe immédiate

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Le Parlement européen a entériné, jeudi 19 janvier, à une large majorité la résolution sur « la situation des journalistes au Maroc, particulièrement le cas d'Omar Radi », par 356 voix contre 32 et 42 abstentions.
Le parlement européen demande leur relaxe immédiate

Le texte appelle le gouvernement marocain à « libérer immédiatement » tous les journalistes détenus, citant notamment O. Radi, condamné en appel à 6 ans de prison, Soulaiman Raissouni (5 ans), et Taoufik Bouachrine (15 ans).

La résolution fait état du « recul » de la liberté de presse au royaume. Ses auteurs s’appuient sur la 135e place qu’a occupée le Maroc dans le classement 2022 relatif à la liberté de presse, réalisé par Reporters sans frontières (RSF). Le texte exhorte également les autorités marocaines à « mettre un terme à la surveillance des journalistes par le logiciel espion Pegasus », demande à l’Union européenne de « cesser d’exporter des technologies d’espionnages à Rabat et invite l’UE à aborder avec le Maroc les détentions des journalistes et les violations des droits de l’Homme ».

Adina-Ioana Vălean, Commissaire européenne aux Transports, a souligné la veille que « la commission continue de développer ses relations avec le Maroc ». « Nous n’avons pas peur de faire part de nos inquiétudes à nos homologues sur ce sujet. D’ailleurs le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, a soulevé cette question lors de sa dernière visite au Maroc », a-t-elle ajouté, en demandant que les procès de journalistes « soient justes » et les critiques au Maroc « soient constructives ».

RSF et A.I applaudissent

L’adoption de cette résolution a fait réagir Reporters sans frontières (RSF) et Amnesty International. Les deux organisations se sont félicitées de ce vote, réitérant leurs plaidoyers concernant la liberté de la presse dans le royaume.

RSF a ainsi affirmé que le Parlement européen a voté une résolution d’urgence qui souligne « la détérioration continue de la liberté de la presse au Maroc et demande la libération des journalistes emprisonnés » et ce, « après 25 ans de passivité ». Le texte voté jeudi « demande aux autorités marocaines de respecter la liberté d’expression et des médias, mais aussi d’assurer aux trois journalistes actuellement emprisonnés au Maroc, « un procès équitable (…) leur remise en liberté provisoire, et de cesser immédiatement tout harcèlement à l’encontre de tous les journalistes, de leurs avocats et de leurs familles »», précise son communiqué.

Christophe Deloire rappelle, dans le communiqué, que cela « fait plusieurs années » que l’ONG alerte les eurodéputés sur « les intimidations et le harcèlement judiciaire dont sont victimes les journalistes marocains ». « Avec cette résolution historique, le Parlement européen met fin à une fâcheuse tendance qui consiste à exempter le Maroc de toute remarque sur les atteintes à la liberté de la presse et aux droits humains. Mieux vaut tard que jamais », ajoute-t-il.

RSF cite les cas O. Radi, T. Bouachrin et S. Raissouni, qui « sont actuellement arbitrairement emprisonnés au Maroc et attendent de pouvoir bénéficier d’un procès équitable et de ne plus être harcelés judiciairement ». Et se félicite aussi du volet réservé à la « surveillance » des journalistes par le logiciel Pegasus, affirmant que « les parlementaires exigent des autorités marocaines de « mettre fin » à cette pratique et « de prendre des mesures législatives les protégeant contre de telles pratiques »».

Amnesty International s’est également félicitée de la tenue de ladite séance. « Aujourd’hui, pour la première fois depuis 1994, le Parlement européen a adopté une résolution d’urgence sur le déclin de la liberté de la presse au Maroc, évoquant le harcèlement, l’intimidation et l’emprisonnement de journalistes », indique-t-elle sur son compte Twitter.

« Le parlement européen mentionne le harcèlement auquel est confronté le journaliste indépendant Omar Radi, les accusations forgées de toutes pièces à son encontre et le déni des garanties d’un procès équitable, notamment la détention provisoire d’un an », indique-t-elle. Et réitère, dans ce sens, ses « préoccupations concernant les restrictions au droit à la liberté d’expression et appelle les autorités marocaines à mettre fin à la mise à l’isolement d’Omar Radi et à veiller à ce qu’il bénéficie d’un procès équitable, conformément au droit international ».

Elle rappelle qu’en 2022, les autorités marocaines ont « emprisonné 7 journalistes et blogueurs pour leurs publications en ligne ». « Les autorités marocaines doivent cesser de poursuivre les journalistes, blogueurs et défenseurs des droits humains qui ne font qu’exercer leur droit à la liberté d’expression et abroger les lois utilisées pour étouffer la dissidence », plaide-t-elle.

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