J. Harris connaît bien l’Algérie et les responsables de la diplomatie algérienne. Il y a séjourné à deux reprises, en septembre et décembre 2023, dans le cadre d’une tournée au Maroc et en Algérie, destinée à relancer le processus politique concernant le dossier du Sahara occidental. Porteur d’un projet américain de règlement du conflit, le responsable s’est rendu aussi, en septembre, dans les camps de Tindouf. Sur place, il a eu des entretiens avec le chef du Polisario.
La proposition de désigner J. Harris nouvel ambassadeur intervient alors que les Etats-Unis se préparent à organiser, en novembre prochain, de nouvelles élections présidentielles.
Voilà qui doit interpeller la diplomatie marocaine au regard des implications par l’ancienne administration US de la marocanité du Sahara. Un dossier mis en veilleuse par l’actuelle administration.
En attendant, Rabat est décidé à avancer ses pions dans la zone sahélienne, là où l’Algérie fait preuve d’une « diplomatie musclée » jugée déstabilisatrice par nombre de capitales africaines, Bamako en tête. A Washington, mercredi, des entretiens entre le Maroc et le Tchad ont eu lieu mercredi. « J’ai eu le plaisir d’échanger avec le Premier ministre du Tchad sur les liens de longue date entre nos deux pays et notre engagement commun pour une Afrique pacifique et prospère », a signalé Youssef Amrani, ambassadeur du royaume aux Etats-Unis, sur la plateforme X.
La réunion s’est tenue en marge de la participation de Succès Masra, chef de l’exécutif tchadien, à une conférence organisée dans la capitale US par l’institut Atlantic Council. Mahamat Idriss Déby, président Tchadien, a nommé, le 1er janvier, S. Masra, un ancien opposant politique, au poste de Premier ministre.
Pour rappel, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso ont annoncé, le 23 décembre, leur adhésion à l’initiative lancée par le roi Mohammed VI devant permettre aux pays du Sahel d’accéder à l’océan Atlantique.
Les relations entre Rabat et N’Djamena sont bonnes, notamment depuis la rupture, annoncée le 17 mars 2006 depuis Agadir, du gouvernement tchadien de ses relations avec la prétendue République sahraouie. Une position que l’ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad, Amine Abba Siddick, avait confirmée, en octobre 2020, lors d’une visite à Rabat. Les enjeux au Sahel ont consolidé la proximité entre les deux pays.