#Libération_Palestine

Logo Perspectives med
Previous slide
Next slide

Israël sur un volcan : Le retour de B. Netanyahu désoriente les Israéliens

Previous slide
Next slide
Le président Isaac Herzog a exprimé mardi sa crainte de voir Israël confronté à un conflit interne dévastateur sur le caractère du pays, alors que la population s’insurge et proteste contre la refonte du système judiciaire prévue par le gouvernement.
Le retour de B. Netanyahu désoriente les Israéliens

« Les fondements démocratiques d’Israël, dont son système judiciaire, sont sacrés et nous devons les protéger », a déclaré I. Herzog, s’adressant à la conférence éducative Ashmoret à Tel Aviv. « Une réforme radicale, exécutée rapidement sans négociation, ne peut que déchaîner l’opposition et susciter de profondes inquiétudes au sein de la population », a-t-il déclaré.  « Je vois les deux camps, étalés sur toute la ligne du front, prêts à une confrontation généralisée sur le caractère de l’État d’Israël, et je suis inquiet de voir que nous sommes au bord d’une crise interne qui pourrait nous détruire tous », a-t-il encore ajouté.

En plus des manifestations de masse à Tel Aviv, des milliers de manifestants se sont rendus devant la résidence du président à Jérusalem, demandant qu’il prenne une position claire pour défendre le système judiciaire. Ce dernier a appelé le gouvernement à écouter les voix des diverses communautés. Il a fait des efforts de méditation, rencontrant la présidente de la Cour suprême Esther Hayut, le leader de l’opposition Yair Lapid, et le ministre de la Justice Yariv Levin. Mais Herzog a, néanmoins, clairement indiqué que ses efforts pourraient échouer. « Durant les règnes de la Maison de David et des Hasmonéens, des États juifs ont été établis en terre d’Israël, et par deux fois ils se sont effondrés avant d’atteindre leur 80e anniversaire. Permettez-moi de souligner avec insistance : je ne suis pas un prophète de malheur, je ne l’ai jamais été et ne le serai jamais. Je crois fermement à la résilience de l’État d’Israël et à la force des gens merveilleux qui vivent ici », a laissé entendre le Président.  A charge pour les Israéliens de « prendre leurs responsabilités et protéger ce que nous avons construit ici ».

Telles qu’elles ont été présentées par Yariv Levin, ministre de la Justice, les propositions de la coalition limiteraient considérablement la capacité de la Cour suprême à invalider des lois et des décisions gouvernementales, grâce à une « clause dérogatoire » qui autoriserait la Knesset à réadopter des lois invalidées à la seule majorité de 61 voix ; elles donneraient au gouvernement un contrôle total sur la sélection des juges ; elles empêcheraient la Cour d’utiliser le principe du « caractère raisonnable » pour juger les lois et les décisions gouvernementales ; et elles permettraient aux ministres de nommer leurs propres conseillers juridiques, au lieu de faire appel à des conseillers opérant sous l’égide du ministère de la Justice.

Malgré les critiques essuyées par ces projets, la Douzième chaîne a rapporté lundi que Y. Levin est déterminé à faire passer ses projets de réforme et qu’il n’avait pas l’intention de faire de compromis. Selon la chaîne, il aurait donné des signes qu’il était prêt à dialoguer uniquement dans le but de calmer les esprits et de gagner du temps pour préparer les législations.

Le plan gouvernemental pourrait porter atteinte à la démocratie et entraîner des heurts avec les États-Unis, ce qui mettrait potentiellement en danger les liens stratégiques cruciaux entretenus avec le plus grand allié de l’État juif, a fait savoir un important think-tank dans la journée de lundi.

Dans un rapport de 86 pages, l’INSS (Institut d’études sécuritaires nationales) de l’université de Tel Aviv a également averti qu’une polarisation toujours croissante dans le pays pourrait avoir un impact substantiellement nuisible sur la sécurité du pays. Des agitations qui pourraient non seulement mettre en péril les liens entretenus avec l’administration Biden, qui a fait part de manière répétée de ses préoccupations, mais qui pourraient aussi porter atteinte à la sécurité d’Israël, a déclaré le directeur de l’INSS Tamir Hayman, ancien chef des services des renseignements militaires.

Le rapport affirme également que toute atteinte aux droits démocratiques est susceptible d’entraîner des troubles dans la minorité arabe du pays. « Les dégâts potentiels à la démocratie pourraient déboucher sur une exacerbation des tensions intérieures – cela pourrait être notamment le cas dans le secteur arabe – d’une manière qui aura non seulement des conséquences intérieures mais aussi des répercussions à l’extérieur, sur nos relations avec les Palestiniens et sur les relations d’Israël avec les pays étrangers », précise le rapport. Le rapport remarque aussi que l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne pourrait entraîner des nouvelles flambées de violences en Cisjordanie et à Gaza, des flambées susceptibles de dégénérer en un conflit plus large.

Recommandé pour vous