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S. Chengriha à Paris : Coopération et affaires douteuses

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Saïd Chengriha, chef d’état-major des armées algériennes, a fait un déplacement officiel à Paris. Il s’agit d’une première visite en dix-sept ans d'un responsable algérien de ce grade à Paris. Alger inscrit cette visite dans le cadre de la coopération entre les armées des deux pays.
S. Chengriha à Paris

Ces rencontres parisiennes font suites à celles d’Alger qui ont eu lieu en août 2022, lors du déplacement du président français qui avait permis de remettre la relation bilatérale sur les rails. C’est un pas en plus vers ce que Emanuel Macron qualifie d’« une nouvelle ère des relations algéro-françaises », ou d’« une nouvelle relation de confiance », comme se plait à le rappeler  le président algérien A. Tebboune. 

Alger et Paris restent discrets sur la nature des échanges qui ont eu lieu, à l’Élysée, en présence du chef d’état-major des armées français. Mais comme lors des rencontres bilatérales de l’été 2022, si l’on en croit les médias algériens, la situation sécuritaire au Sahel et la coopération militaire étaient au cœur des sujets.

L’Algérie se trouve, depuis la guerre en Ukraine, dans une position délicate. Elle essaie de jouer l’équilibrisme dans ses relations historiques et stratégiques avec Moscou et ses relations avec les pays européens ainsi que les États-Unis.

Les pays européens qui ont besoin du gaz algérien sont en concurrence. Alger a privilégié Rome à Paris et a signé des contrats gaziers avec l’Italie. Réalité reconfirmée par le déplacement de la patronne du gouvernement italien à Alger au moment où S. Chengriha était à Paris. Alger pourrait le cas échéant présenter ses services à Paris dans le Sahel, zone où l’influence française s’est érodée, comme le montre les départs annoncés des corps expéditionnaires déployés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme de plusieurs pays de la région.

A rappeler qu’à l’occasion du déplacement du chef d’état-major algérien en France, des révélations fracassantes ont été faites par le journaliste, Abdou Semmar dans des documents exclusifs qui montrent les relations économiques et politiques des dirigeants algériens avec la France où ils possèdent des affaires florissantes. Le Hirak algérien qui dénonçait des généraux aux pratiques mafieuses trouvera son bonheur dans ce que réserve le pot aux roses où l’implication de Farid Zinedine Bencheikh, actuel patron de la police algérienne, est avérée. Ce fonctionnaire de l’Etat algérien, payé en dinars algériens, est l’heureux propriétaire d’un hôtel, bar et bistrot à Paris.

A. Semmar, réfugié en France et condamné à mort dans son pays, présente des documents et preuves d’achat d’un établissement nommé l’Etoile, en 2017. A cette époque, F.Z. Bencheikh était inspecteur régional de police de toute la région Sud-est du pays à Ouargla, depuis 2015, avant d’être promu l’été 2020 avec huit autres cadres de la DGSN, au grade de « contrôleurs généraux ». Ce n’est donc qu’en mars 2021, qu’il devient Inspecteur régional de police de la région Centre avant d’accéder à la direction de la DGSN.

Depuis, le patron de la police algérienne a cherché à brouiller les pistes sur cette affaire en France en la cédant à son frère afin que son nom ne figure pas sur les papiers.

Les documents révélés par le journaliste algérien et certifiés par un tribunal parisien, montrent que le patron de la police algérienne avait une résidence en France depuis 2015, dans un luxueux appartement du 12ème arrondissement à Paris. Grâce à cet appartement où il a établi sa résidence auprès des autorités françaises le 1er mai 2015, la France lui a octroyé une carte de résidence de 10 ans qui court jusqu’à 2025. Son frère, quant à lui, dispose d’un passeport algérien et d’un visa Schengen courant de 2017 à 2020, et se présente comme habitant chez son frère.

Voilà ce que révèle l’autre facette de F. Z. Bencheikh, haut responsable algérien siège en tant que membre permanent au Haut Conseil de Sécurité, aux côtés du président de la République, A. Tebboune, et du Chef d’état-major de l’Armée Nationale et Populaire (ANP), S. Chengriha.

Cette entreprise « mafieuse » du responsable de la police algérienne n’est qu’une infime partie de ce qui semble être un réseau d’opérations obscures, de détournements de fonds, et d’enrichissement illicite de haut responsables algériens, puisque le précédent propriétaire de l’établissement l’Etoile, racheté par les frères Bencheikh, n’est autre qu’un proche d’un autre responsable algérien, Salah Goudjil, président du Conseil de la Nation, deuxième personnage de l’Etat algérien.

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