« Cette mesure constituerait un crime de guerre », a déclaré samedi Dmitry Polyansky, ambassadeur adjoint de la Russie auprès des Nations Unies, a rapporté le magazine américain Newsweek. Selon lui, la tactique israélienne consistant à inonder les tunnels menace l’approvisionnement en eau dans la bande de Gaza, même si elle pourrait pousser les combattants du Hamas à les quitter.
Le diplomate russe a ajouté que l’inondation des tunnels pourrait aussi nuire aux civils à Gaza, notant qu’il est possible que certains d’entre eux se trouvent dans les tunnels où ils auraient fui les bombardements israéliens aveugles, d’autant plus qu’il n’y a plus aucun autre endroit où ils pourraient se réfugier dans l’enclave.
Citant des responsables américains, le Wall Street Journal a révélé la semaine dernière que l’armée israélienne avait achevé l’installation d’au moins 5 pompes à environ un kilomètre au nord du camp de réfugiés al-Chati’ à Gaza. Ils peuvent transporter des milliers de mètres cubes d’eau par heure et inonder les tunnels en quelques semaines.
A rappeler que Benjamin Netanyahou et Vladimir Poutine se sont entretenus au téléphone dimanche 10 décembre, a rapporté le bureau du chef du gouvernement israélien et le Kremlin. La conversation aurait duré cinquante minutes, selon le Jerusalem Post. « Netanyahou a exprimé sa gratitude pour les efforts de Moscou afin de libérer un Israélien également citoyen russe de la bande de Gaza », a indiqué l’Etat hébreu, avant d’ajouter que le premier ministre israélien avait « exprimé son mécontentement quant à la position des représentants russes à l’ONU et dans d’autres instances, concernant Israël ».
Cet entretien intervient deux jours après le véto américain contre une résolution de cessez-le-feu à Gaza au Conseil de sécurité des Nations Unies, votée par 13 États dont la Russie.
Moscou a rapporté que V. Poutine avait insisté sur la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza. Le président russe a confirmé sa position de principe condamnant le terrorisme sous toutes ses manifestations, mais jugé extrêmement important qu’une telle lutte anti-terroriste « n’entraîne pas des conséquences aussi désastreuses pour la population civile ». Et d’ajouter que la Russie était prête à aider à atténuer les souffrances des civils et à désamorcer le conflit. « Il a été convenu de poursuivre les contacts », a conclu le Kremlin, précisant que les deux parties s’étaient accordées à interagir pour l’évacuation des citoyens russes et pour la libération des otages israéliens détenus à Gaza.
Il s’agit de la deuxième conversation téléphonique entre les deux dirigeants depuis le début de l’escalade du conflit au Proche-Orient. La première datait de mi-octobre. Depuis le 7 octobre, Moscou a revendiqué une approche équilibrée face au conflit. Le Kremlin a condamné l’attaque du Hamas puis les frappes en représailles de l’État hébreu sur la bande de Gaza, appelant à un cessez-le-feu et répétant qu’une paix durable au Proche-Orient passait par la création d’un État palestinien. Moscou a tout de même gardé des contacts avec le mouvement islamique, accueillant en octobre dernier une délégation du Hamas afin d’œuvrer pour la libération de ses ressortissants, dont trois furent relâchés fin novembre. La Russie a de surcroît dénoncé le « sabotage » par Washington du processus de paix au Proche-Orient depuis plusieurs décennies, appelant à un rôle accru des acteurs de la région : « aux problèmes régionaux, des solutions régionales », résumait Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères encore fin novembre.