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Guerre en Ukraine : Washington commence à lâcher du lest

Un changement dans l’attitude américaine semble se préciser dans le conflit en Ukraine. Ainsi, Washington n’exclue pas, à terme, des négociations sur les frontières de l’Ukraine. C’est ce qu’a déclaré Antony Blinken, chef de la diplomatie US, jeudi devant une commission parlementaire.
Washington commence à lâcher du lest

« Nous pensons qu’il y a un principe majeur en jeu : nous voulons la paix. Nous voulons que ce conflit soit réglé. Mais nous pensons que, dans notre propre intérêt, cette paix doit être juste et durable. Nous nous tournons vers les Ukrainiens, c’est à eux de décider… Parce que ce dont nous ne voulons pas, c’est que le conflit soit réglé d’une manière qui permettrait aux Russes de prendre du temps, de se réarmer et d’attaquer à nouveau. » C’est en ces termes que le patron de la diplomatie US a répondu à l’élu républicain Chris Stewart qui cherchait à savoir si les États-Unis soutenaient la volonté du président Volodymyr Zelensky de récupérer la Crimée, annexée par la Russie en 2014. Le haut diplomate, qui estime que les conditions d’une négociation ne sont pas réunies, a insisté sur le fait que « ce sont des décisions que les Ukrainiens doivent prendre sur comment ils voient leur avenir et comment cela se traduit en termes de souveraineté, d’intégrité territoriale et d’indépendance du pays ».

A.Blinken semble ainsi entériner le fait que les Ukrainiens auraient du mal à récupérer tous les territoires annexés par la Russie en particulier la Crimée. Les États-Unis assurent tout de même qu’ils continueront de fournir de l’aide, financière et militaire, à l’Ukraine, autant qu’il le faudra.

Il faut rappeler que les regards se tournent vers la Chine qui a dévoilé un plan de paix. Emmanuel Macron, locataire de l’Elysée attendu à Pékin pour une visite de trois jours, entend remettre sur la table le rôle que les Chinois pourraient jouer dans le règlement du conflit qui s’enlise. Et pour sa part, le chef du gouvernement espagnol a appelé à écouter ce que l’Empire du Milieu a à offrir dans ce sens. Ceci est d’autant plus vrai que les ponts entre l’Occident et la Russie semblent aujourd’hui minés par la suspicion.

Depuis Munich, Wang Yi, ancien ministre des Affaires étrangères chinois, avait évoqué une « solution politique » pour « sortir de la crise » en Ukraine. C’est surtout un rappel des principes déjà évoqués par les dirigeants chinois qui sont reformulés dans ce « document » attendu et présenté mardi devant une partie des diplomates étrangers en poste dans la capitale chinoise. Une dizaine de pages en anglais, quinze points, dont le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des pays, la fidélité à la Charte des Nations unies et l’opposition à l’emploi de l’arme nucléaire.

Selon Pékin, il faut privilégier le « dialogue et la consultation » par rapport à « la guerre et aux sanctions qui ne sont pas une solution fondamentale aux différends » et « prendre au sérieux les préoccupations légitimes en matière de sécurité de tous les pays ».

L’Ukraine comme la Russie ne sont pas directement cités dans ce récapitulatif des principes qui doivent servir de base à des négociations pour une « paix durable ». Alors qu’est attendu un discours de Xi Jinping pour le premier anniversaire du conflit, Qin Gang, actuel ministre chinois des Affaires étrangères, s’est déclaré « inquiet » devant l’escalade d’une guerre subie par l’Ukraine depuis près d’un an et dont la Chine n’a jamais dit qui était l’agresseur.

Pour rappel, à quelques jours du premier anniversaire de l’invasion russe le 24 février, le secrétaire d’État US a dit craindre que la Chine envisage d’alimenter la Russie en armes,  allégations démenties par Pékin qui voit par ailleurs avec méfiance les livraisons d’armes à l’Ukraine. « Nous demandons aux pays concernés de cesser au plus vite de jeter de l’huile sur le feu et de cesser de rejeter la faute sur la Chine », a souligné le nouveau patron de la diplomatie chinoise, en référence notamment aux appels occidentaux lancés à Pékin afin de mettre la pression sur Moscou.

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