L’affaire est assez grave si l’on considère que ce sont plusieurs milliers d’emplois et de missions à l’étranger qui sont menacés. C’est une véritable saignée à laquelle se livre le CICR. L’organisation avait déjà indiqué qu’elle allait licencier 1 800 personnes dans le monde. Son budget va diminuer de 13% après des décennies d’augmentation exponentielle, « incontrôlée », disent en interne certains salariés. Robert Mardini, directeur général démissionnaire du CICR, a réfuté ce constat à la Radio télévision suisse. « Je ne pense pas que ce soit la crise du CICR, c’est la crise du secteur humanitaire. Un nombre de conflits armés qui augmenté, une durée des conflits armés qui a augmenté, un nombre des déplacés qui a doublé en dix ans, un nombre de personnes qui dépendent de l’aide humanitaire qui est passé à 340 millions, alors qu’il y a dix ans, c’était moins de la moitié. Il y a un devoir de priorisation que nous sommes en train de faire », dit-il.
Le gouvernement suisse a été appelé à l’aide pour abonder au budget à hauteur de 50 millions de francs suisses. Ce qui n’empêchera pas le CICR de devoir fermer certaines missions jugées non essentielles. À l’inverse, la Croix-Rouge devrait rester dans des zones de conflit où elle est le seul acteur humanitaire de premier plan. Comme au Haut-Karabakh, disputé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.