C’est une manne de 186 millions d’euros qui promet de s’évaporer sous peu. Cette somme, distribuée annuellement dans l’Union européenne à des dizaines d’associations en faveur de « l’Etat de droit », de l’avortement ou encore de l’immigration et des causes LGBT par l’Open Society Foundation de G. Soros, pourrait être considérablement amoindrie dans les années à venir.
Un article publié par le Guardian au mois d’août expliquait que la fondation du milliardaire américain d’origine hongroise abandonnerait son bureau à Barcelone d’ici la fin de l’exercice 2023 et que ses effectifs bruxellois seraient réduits. Derrière la diète pour les ONG se trouve une réorganisation de la structure, avec l’arrivée aux manettes du fils de G. Soros.
Cité par le journal Le Monde ce 12 septembre, Nick Aiossa, directeur par intérim du bureau européen de Transparency International, ONG basée en Allemagne traitant des questions de corruption, évoque « un choc, une surprise totale ». Si le redéploiement des activités n’implique pas la suppression de toutes les aides, la fondation demeure discrète sur ses choix de financements à venir. Carlotta Besozzi, directrice du réseau européen Civil Society Europe, affirmait ainsi, toujours auprès du Monde devoir « toucher les financements prévus jusqu’à la fin de l’an prochain. Après, on ne sait pas. »
Dans une tribune publiée sur le site étasunien Politico, Alexander Soros, a exprimé sa volonté de déplacer une partie de ses activités plus à l’est. Estimant que l’avenir de l’Europe « se joue désormais non seulement à Paris et à Berlin, mais aussi à Varsovie, Kiev et Prague », l’héritier entend « réajuster » ses priorités en conséquence. Convaincu que la Pologne deviendra un « leader économique » et que la guerre en Ukraine aura des « conséquences incalculables », il entend ainsi déplacer les moyens de la fondation vers l’est du continent.
Très inquiet d’un hypothétique retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le fils de G. Soros consacrera en outre une partie de l’activité de sa fondation à empêcher l’ancien président de revenir aux affaires. Alors que les élections européennes de 2024 pourraient marquer un recul des gauches européennes, la réorientation stratégique de la fondation Soros pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’avenir politique de l’Union européenne.