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Face à la question ukrainienne : Paris souffle le chaud et le froid

Le président français a annoncé mercredi qu'il allait s'entretenir de la crise autour de l'Ukraine avec son homologue américain Joe Biden «dans les prochaines heures» et qu'il n'excluait pas de se rendre à Moscou pour discuter de ce dossier.

«Je n’exclus rien parce que je pense que le rôle de la France, tout particulièrement avec la présidence [du Conseil de l’Union européenne] ce semestre, est d’essayer de construire cette solution commune» : c’est en ces termes que le président français a évoqué, dans la soirée de mercredi à Tourcoing (Nord), ses prochaines initiatives pour contribuer à réduire les tensions internationales autour de l’Ukraine.
Pour rappel, le chef de la diplomatie française s’est dit favorable à une désescalade des tensions avec la Russie. Néanmoins, Jean-Yves le Drian a également évoqué la possibilité de «représailles massives et considérables» contre Moscou.
«Tous les éléments sont réunis pour qu’il y ait une intervention, mais à cette heure nous n’avons aucune information sur la volonté du président Poutine de passer à l’action», a déclaré mercredi sur France 2 Jean-Yves le Drian. «L’heure est toujours à prioriser la désescalade, c’est au président Poutine de dire s’il préfère la confrontation à la négociation», a-t-il continué, se disant pour sa part favorable à «la négociation».
Le chef de la diplomatie française a d’ailleurs appuyé ce scénario par la récente reprise du format Normandie sur le dossier ukrainien, soit une discussion quadripartite entre la Russie, l’Ukraine, l’Allemagne et la France, visant à établir un dialogue sur les revendications de chacun.
Pour rappel, il s’agit d’une configuration diplomatique qui avait été mise en place au moment du conflit de 2014 dans le Donbass, une zone géographique partagée entre l’Ukraine et la Russie, et où les républiques populaires de Lougansk et de Donetsk ont vu le jour il y a bientôt huit ans.
Questionné avec insistance sur l’hypothèse d’une invasion russe de l’Ukraine – régulièrement entretenue en Occident malgré les multiples démentis de Moscou à ce sujet –, J-Y le Drian a assuré qu’une telle situation mènerait à «des représailles massives et considérables» contre Moscou, notamment sur le volet financier, à travers la mise en place de nouvelles sanctions. Néanmoins, le haut diplomate français a souligné qu’un tel scénario n’était pour l’heure pas d’actualité. «Si d’aventure il y avait une intervention qui remettait en cause l’intégrité et la souveraineté de l’Ukraine là maintenant, ça voudrait dire qu’il y aurait déjà des conséquences sur l’énergie puisque le gaz européen passe en grande partie par l’Ukraine», a-t-il notamment précisé.
Le chef de la diplomatie doit se rendre jusqu’au 3 février en Roumanie où Florence Parly, ministre française des Armées a récemment évoqué le possible envoi de troupes françaises, expliquant que son pays était prêt «à défendre» les Etats proches de l’Ukraine. Le 19 janvier, E. Macron avait déjà évoqué la solidarité militaire entre les alliés européens et fait état de la «disponibilité» de la France à aller «plus loin», notamment dans le cadre de l’OTAN. Le chef d’Etat français s’est depuis entretenu à deux reprises avec son homologue russe sur le dossier ukrainien. Selon l’Elysée, «les deux présidents accueillent favorablement les avancées positives en format Normandie», destinées à régler le conflit dans l’est de l’Ukraine.

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