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Drame migratoire Nador-Melilla : La fièvre est loin d’être retombée

Le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille (CMW) a appelé le Maroc à mener une « enquête indépendante et sérieuse » sur le drame migratoire survenu en juin dernier à la frontière séparant le royaume de Melilla et à poursuivre et punir les responsables.
La fièvre est loin d’être retombée

Dans son rapport sur la situation au Maroc, rapporte Europa Press, le comité a exprimé sa « profonde préoccupation » concernant la mort de 23 personnes et les dizaines de blessés suite à ce drame, en pointant « les actions des forces de sécurité marocaines contre les migrants au poste frontière entre Nador et Melilla » et en s’inquiétant également des « rapports faisant état d’autres actes de violence, y compris la discrimination raciale et la destruction de biens privés et de nourriture » dans les mois précédant ces événements. Des actions qui auraient visé « les réfugiés et les migrants vivant dans des abris informels à Nador et dans les environs ».

Le Comité onusien a, dans ce sens, exhorté le Maroc de mener « des enquêtes indépendantes, sérieuses et rapides » sur ces événements et de rendre public le rapport résultant de l’enquête. Il a également exigé que les responsables de ces violations présumées des droits de l’Homme, en particulier les agents de l’État, soient tenus pour responsables, poursuivis et sanctionnés « par des peines proportionnelles à l’infraction », et que des mesures soient prises pour que de tels actes ne se reproduisent pas.

Enfin, le Comité a demandé à l’Etat marocain de prendre des mesures pour assurer « l’accès des victimes et de leurs familles à des réparations et indemnisations adéquates ».

Nouvelle opération à Sebta

A signaler que plus de 200 migrants subsahariens ont tenté, tôt vendredi, de s’approcher de la barrière frontalière séparant Sebta du Maroc, mais les forces marocaines ont contenu le groupe avant qu’il n’atteigne la double barrière, rapporte l’agence espagnole EFE. La situation s’est produite vers 6 heures du matin et la tentative d’entrée a obligé la police nationale espagnole à fermer temporairement le bureau de douane frontalier de Tarajal et à déployer les unités terrestres et maritimes de la Guardia Civil, ajoute-t-elle.

Les deux cents migrants ont tenté d’entrer par une zone intermédiaire du périmètre frontalier terrestre, de 8,2 kilomètres, sans qu’aucun d’entre eux ne parvienne à s’approcher de la clôture de dix mètres de haut. Les forces marocaines ont mis en place une vaste opération dans la zone qui a permis d’arrêter les migrants, tandis que la Guardia Civil a déployé ses unités du côté espagnol de la clôture en prévision de leur approche.

La délégation gouvernementale a précisé à EFE que la dernière tentative d’entrée massive de migrants a été enregistrée le 7 octobre 2021 à Benzú, avec quelque 300 migrants, dont aucun n’a réussi à entrer dans la ville en raison de l’intervention des forces marocaines déployées dans la zone.

Il faut remonter au 30 août 2019 pour trouver la dernière tentative réussie d’entrer à Ceuta par 155 migrants sur un groupe d’environ 400 qui ont tenté d’accéder à la ville par le brise-lames frontalier de Benzú.

Plus tard dans la journée, l’agence MAP a rapporté que certains migrants étaient armés de bâtons, de pierres et d’armes blanches, avant que les forces publiques ne les interceptent. De ce fait, quelque 70 individus parmi ces migrants ont été interpellés alors que 14 membres des forces publiques ont été blessés et 6 parmi les immigrés irréguliers ont été transférés vers l’hôpital provincial de la ville de F’nideq pour recevoir les soins nécessaires.

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