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Crise politico-institutionnelle en Irak : Les chiites se concertent pour conjurer le pire

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Les deux délégations représentant le courant sadriste et les Brigades Ahl al-Haq se sont finalement rencontrées vendredi 11 février dans la province de Maysan pour éviter un conflit inter-chiite, tel que l’a appréhendé Moqtada Sadr.

Cette rencontre devrait surtout mettre fin à une série d’assassinats qui ont été perpétrés ces deux dernières semaines dans cette province située à l’est du pays, près de la frontière avec l’Iran et qui est le foyer du courant sadriste.
Cette série d’assassinats avait commencé le 2 février, avec l’élimination d’un officier du ministère de l’Intérieur, Houssam al-Alyawi. Il est le frère de Wissam al-Alyawi, un dirigeant des Brigades Ahl al-Haq qui avait été tué durant les manifestations qui ont éclaté en 2019 dans cette province. Sa mort avait irrité le chef des Brigades, cheikh Qaïs Khazaali qui a demandé à M. Sadr de dénoncer ses assassins.
Le 5 février, c’est au tour du juge Ahmad Fassil d’être assassiné. Il était expert dans les affaires de trafic de drogue dans la Cour d’appel de Maysan. En outre, un activiste du courant sadriste, Karrar Abou Raghif avait été tué, mercredi, lorsque des inconnus ont ouvert le feu sur lui et son épouse.
Depuis, les tractations se sont accélérées dans cette province où se pointait la crainte de l’éclatement d’un conflit entre ses tribus qui sont toutes armées. Le Premier ministre irakien a fait en personne le déplacement vers cette province, à la fin de la semaine passée, à la tête d’une délégation sécuritaire.
En parallèle, le général Esmail Qaani, chef de la force al-Qods des gardiens de la révolution iranienne, a entrepris ses efforts de médiation, et rencontré tous les responsables irakiens concernés par cette escalade, dont M. Sadr.
Le jeudi 10 février, aussi bien ce dernier que Cheikh Khazaali ont formé leur comité de coopération avec pour objectifs de dévoiler l’identité des auteurs des attentats à Maysan.
M. Sadr a insisté sur la nécessité d’éviter « une guerre inter-chiite ». Dans un communiqué, il avait menacé de se distancier sans hésitation des deux délégations, dont la sienne et de laisser le libre champ à la justice pour qu’elle suive son cours mettant en garde contre tout recours à la violence. « Certains voudraient allumer une guerre chiite-chiite et menacer hélas la paix civile », avait-il averti.
Pour sa part, cheikh Khazaali, a mis en garde les habitants de Maysan « contre un projet de zizanie destinée àsemer la discorde entre les enfants de la même patrie, de la même communauté et de la même province ».
A l’issue de la rencontre de vendredi, les deux délégations ont publié un communiqué commun dans lequel elles ont condamné tous les crimes commis dans la province, et ont affiché leur « plein soutien à la justice et aux services de sécurité pour assumer leurs responsabilités, imposer la loi et mettre un terme aux crimes ».
Le texte a indiqué « qu’il faut garder la même distance avec tous les protagonistes et poursuivre le travail de la commission ainsi que les investigations pour dévoiler les assassins et les traduire en justice ».
Il semble que les deux parties ont nié leur implication dans ces assassinats dont les auteurs pourraient très bien appartenir à une 5ème colonne. Ce que n’exclut pas Hadi al-Amiri, chef de la coalition Badr qui représente le Hachd al-Chaabi au sein du parlement irakien, qui ne cesse de rappeler que des millions de dollars sont dépensés en vue d’un conflit fratricide non seulement au sein de la communauté chiite, mais aussi entre toutes les composantes du peuple irakien…

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