Les deux instances ont exprimé leur « étonnement et stupéfaction » après avoir pris connaissance du contenu du projet de loi dit du « Comité provisoire de gestion du secteur de la presse et de l’édition », lequel sera examiné jeudi 13 avril par le Conseil de gouvernement.
L’organisation professionnelle et la structure syndicale considèrent cette démarche comme celle d’« un projet éradicatif et inconstitutionnel, qui nuit à l’image des droits humains au Maroc et qui constitue un recul dangereux pour l’indépendance de la presse dans le pays, par l’ingérence de l’exécutif dans l’autorégulation de la profession ».
Par ailleurs, elles soulignent que ce projet de loi semble être « une solution fabriquée, étendant de fait le mandat d’une partie du Conseil avec le même président sortant, ainsi qu’aux présidents de commissions qui appartiennent aux mêmes deux organismes ayant exprimé leur refus des élections, avec l’exclusion flagrante des deux principales composantes du Conseil, à savoir la Fédération marocaine des éditeurs de journaux et la Fédération nationale de la presse, des médias et de la communication ».
« Le plus étrange est que ce projet donne à cette commission temporaire toutes les prérogatives disciplinaires, d’arbitrage et de réhabilitation du Conseil, ainsi que les pouvoirs de donner et de retirer la carte de presse, lesquels ont été exercés par cinq commissions », fustigent les deux instances.
« Voici donc un retour du contenu de ce texte sous une nouvelle forme, avec la complicité ouverte de la direction, au mépris des intérêts du pays et du droit des journalistes, hommes et femmes, de choisir leurs représentants », déplore le communiqué commun, qui évoque « un triomphe de l’injustice » et de parties « hostiles à l’option démocratique dans la gestion des structures du conseil et de la définition du sort des travailleurs et des entreprises médiatiques ». Les deux instances signataires appellent, dès lors, le Chef du gouvernement à « geler ce projet de loi, revenir aux organisations professionnelles, se référer à la Constitution et à la loi ».