Algérie

Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, a effectué mardi une visite en Algérie, allié clef de Moscou dans le monde arabe. Exportateur net de gaz, le pays maghrébin est courtisée par l’Europe qui tente de réduire sa dépendance du gaz russe.

L’Algérie est passée à l’action en diminuant la semaine dernière de près d’un quart la quantité de gaz livré à l’Espagne. C’est ce que révèle la presse ibérique alors qu’Alger, gros fournisseur du gaz pour l’Europe, s’active en silence pour multiplier les pressions sur Madrid, économiques pour l’essentiel, pour exprimer son mécontentement vis-à-vis de la nouvelle politique marocaine de l’Espagne.

L’Espagne est déterminée à entretenir de bonnes relations avec l’Algérie et le Maroc, a précisé José Manuel Albares, chef de la diplomatie espagnole, mercredi à la Chambre basse du Parlement. Le rappel de cette « constance » diplomatique espagnole intervient à l’heure où l’Algérie menace l’Espagne de fermer les vannes au cas où le gaz algérien qui lui est transféré se trouve transvasé vers le Gazoduc Maghreb Europe pour alimenter le Maroc.

Les approximations du système algérien n’en finissent pas de défrayer la chronique. Elles se dévoilent au fil des sorties médiatiques alternées entre le Président algérien par défaut, Abdelmajid Tebboune, et son alter égo Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne. Devant les médias algériens, A. Tebboune a déclaré, samedi 23 avril, dans la soirée, que son pays suivait la situation en Libye, affirmant que l’Algérie s’alignait sur la position internationale concernant ce dossier.

En soutenant mordicus qu’elle n’était en aucune manière partie-prenante au conflit autour du Sahara marocain, l’Algérie se déjuge en osant critiquer l’Espagne qui vient d’avaliser le Plan d’autonomie présenté par le Maroc comme unique solution à la crise. Madrid qui sait ne pas se faire conter a réagi en rappelant le caractère « souverain » de ses décisions politico-diplomatiques. Eclairages.

Le marasme est à son comble en Algérie. Les fonctionnaires désorientés par une crise qui a mis à rude épreuve leur pouvoir d’achat n’en peuvent plus. D’où l’appel de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), représentant plusieurs secteurs, à une grève de deux jours dans la fonction publique.

Même sur la cause palestinienne, pourtant commune, en principe, à tous les peuples arabes, la surenchère diplomatique est à l’ordre du jour. Entre Rabat et Alger, rien ne va plus, y compris sur cette question, comme l’a démontré la réunion du Groupe arabe à New York, consacrée à l’examen de la récente agression israélienne contre les lieux saints à Al-Qods. Alger qui cherche à étendre son hégémonie va jusqu’à s’en prendre à Amman et le Caire !