Afrique de l’Est

Le général Abdel Fattah al-Burhan, auteur du putsch du 25 octobre, a nommé jeudi 11 novembre un nouveau Conseil de souveraineté. Plusieurs personnalités qui réclamaient un transfert rapide du pouvoir aux civils ont été écartées de sa composition. L’opinion soudanaise qui rejette la main-mise des militaires appelle à une manifestation de la colère pour aujourd’hui samedi. Alors que les forces de l’ordre se sont massivement déployées à Khartoum pour briser l’élan contestataire.

La rue au Soudan affiche sa réprobation du coup de force opéré par les militaires. Après la manifestation massive de samedi dernier, c’est à une nouvelle démonstration de force que l’opposition aux putschistes appelle ce dimanche. Pressé de toute part, la junte tente de manœuvrer et jette de la poudre aux yeux. Tout en persistant à mettre à l’ombre ses opposants.

L’annonce de la prise par la rébellion tigréenne d’un verrou stratégique dans le Nord qui lui ouvre la route menant à la capitale a poussé Addis-Abeba à sonner la mobilisation tout en mettant en sourdine les libertés. Les combats se sont étendus vers le Sud, mais aussi vers l’Est, en direction de l’autoroute stratégique reliant Addis-Abeba et Djibouti.

Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, en résidence surveillée depuis le coup d’Etat il y a une semaine, a estimé que «la voie vers une sortie de crise» passait par le retour de son cabinet déposé par la junte que dirige abdel Fattah al-Burhane. Des médiations sont en cours pour dégager un terrain d’entente entre militaires et civils impliqués dans la transition.

La guerre entre le gouvernement fédéral et les rebelles tigréens risque de se déplacer vers la capitale, Addis-Abeba. Les forces du TPLF, alliées avec l’armée oromo disent avoir pris contrôle de Dressie et Kombolcha, deux villes stratégies dans le nord de la région Amhara. Une avancée qui pourrait constituer une menace pour l’armée fédérale, déjà en difficulté.

Les Soudanais hostiles au coup d’État du général al-Burhan sont toujours déterminés à tenir tête à l’armée. Dimanche 31 octobre, la grève s’est poursuivie à Khartoum. Le syndicat de médecins, qui avait recensé au moins trois morts et une centaine de blessés, a annoncé la mort de deux autres manifestants.