Présides Sebta et Melilla

José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, a annoncé mercredi la réouverture des points des passages frontaliers des villes occupées de Sebta et Melilla « dans les prochains jours ». Ces derniers étaient fermés depuis plus de deux ans suite à la pandémie de la Covid-19 et la crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc.

Juan Jesús Vivas, président du gouvernement de Sebta, a demandé au gouvernement espagnol de supprimer l’exception au traité de Schengen accordant l’exemption aux Marocains résidant à Tétouan d’accéder à la ville espagnole de visa.

Sebta et Melilla ne seront pas incluses dans le traité fondateur de l’OTAN. Telle est la démarche voulue par l’Exécutif espagnol qui assure que cette question n’est pas à l’ordre du jour ni aujourd’hui ni lors du 32ème sommet de l’Alliance de juin prochain. Madrid qui vient de renouer avec Rabat n’entend pas torpiller le processus de réconciliation qui vient d’être scellé avec le Maroc.

Depuis Sebta, Pedro Sanchez, président du gouvernement espagnol, a défendu la position espagnole concernant le Sahara marocain, en déclarant que « l’Espagne s’était alignée sur celles exprimées par d’autres puissances européennes, comme la France ou l’Allemagne qui soutiennent le plan marocain pour le Sahara ». Face aux responsables de Sebta et Melillia, inquiets d’une pression diplomatique marocaine en vue de solder un fait colonial, le patron de l’Exécutif espagnol a cherché à rassurer.

Une deuxième tentative massive de franchissement de la clôture de Melilla a été lancée jeudi matin par près de 1 200 migrants, 350 d’entre eux y sont parvenu, s’ajoutant au 500 qui ont franchi cette même frontière hier, sur les 2 500 candidats. Le traitement réservé aux migrants des deux côtés de la frontière a été dénoncé par l’AMDH.

Pas moins de 500 migrants subsahariens, parmi environ 2 500 migrants, ont réussi à franchir la frontière séparant Melilla du Maroc. L’agence de presse espagnole EFE, citant des sources de la Garde civile espagnole, a indiqué que c’est l’une des plus importantes vagues sur l’enclave ces dernières années.

Entre Rabet et Madrid, les nuages s’amoncellent et n’augurent pas d’une amélioration dans les relations maroc-espagnoles à cout terme. L’armada déployée au large des cotes marocaines et l’offre de « prospérité partagée » témoignent de l’incertitude dans laquelle se trouve la relation entre les deux pays voisins. Tout est bloqué à cause du passif colonial dont Madrid n’arrive toujours pas à assumer.