Présides Sebta et Melilla

Alors que l’avenir des Présides de Sebta et Melilla et des îlots qui s’y rattachent continuent à nourrir la polémique en Espagne, aucune réaction officielle, depuis Rabat, n’est intervenue pour commenter les points de passages douaniers qui confinent à dire que le Maroc a mis en sourdine la revendication des enclaves du Nord.

Après sa visite à Sebta en novembre dernier, Margarita Robles, ministre espagnole de la Défense est arrivée, mercredi 4 janvier, à Melilla. Elle s’est rendue à la base « Alfonso XIII » de l’armée de terre, corps militaire qui assure la protection des îlots que contrôle l’Espagne en Méditerranée.

José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et coopération, a confirmé dimanche que les douanes à Sebta et Melilla ouvriront en janvier de manière « ordonnée et progressive ». Cette déclaration intervient à l’heure où des informations en provenance du nord laissent entendre des Marocains ont tenté de s’introduire illégalement à Melilla.

En dépit de l’annonce de la réconciliation avec Rabat, il faut croire que Madrid persiste encore à nourrir son passé colonial. Le sort de Sebta et Melilla, présides occupés, n’en finit pas de revenir sur la table des acteurs politiques. Alors que le Maroc affirme une position claire quant à son aspiration à la récupération des Présides encore occupés, sans oublier les îlots qui s’y rattachent.

Les observateurs se souviennent des déclarations faites depuis Rabat par le chef de l’Exécutif autour du sort des Présides spoliés. Au point que des analystes y ont cru voir un « deal » conclu secrètement entre les parties marocaine et espagnole pour récompenser Madrid quant à son repositionnement dans le dossier saharien. Tout cela est faux. Le Maroc continue à juger sous occupation étrangère les villes de Sebta et Melilla.

Assurément, la teneur des accords conclus entre Rabat et Madrid à l’occasion de la visite de Pedro Sanchez, chef de l’Exécutif espagnol, à Rabat et sa rencontre avec le Souverain, continuent à nourrir les inquiétudes dans le landernau politique espagnol. La réouverture des points de passage entre le Maroc et les Présides spoliés de Sebta et Melillia n’a en rien dissipé les craintes de milieux espagnols qui soupçonnent le chef de file de la formation socialiste (PSOE) de rétention d’information quant à l’avenir de ces dernières colonies espagnoles.

Fernando Grande-Marlaska, ministre espagnol de l’Intérieur, a réagi mardi à la réouverture des frontières terrestres avec les Présides occupés de Sebta et Melilla, affirmant que le Maroc et l’Espagne étaient deux « pays frères » liés par un partenariat important.