Selon la télévision libanaise d’information al-Mayadeen, désormais frappée d’interdit par les autorités sionistes, les forces d’occupation font face à des combats violents et continus pendant leur infiltration sur l’axe occidental de la ville de Gaza où elles tentent d’assiéger le complexe hospitalier al-Chifa (al-Shifa), le plus grand de la bande de Gaza. De quoi réduire à néant les allégations israéliennes, relayées par certains médias occidentaux qui propagent que les troupes israéliennes ont conquis toutes les régions nord-ouest menant jusqu’à l’hôpital.
Le convoi de chars et de blindés israéliens n’ont fait que pénétrer cette zone en empruntant l’autoroute du littoral al-Rachid depuis le sud, atteignant la place Abdel Nasser contournant le carré de l’hôpital à l’ouest en direction du camp al-Chati, rapporte al-Mayadeen. Elles ont aussi emprunté la route Nasr depuis le nord atteignant l’hôpital de cardiologie situé à un kilomètre de l’hôpital al-Chifa. Mais ces troupes font face à une résistance farouche de la part des résistants palestiniens. En dépit des raids aériens violents qui visent chaque bâtiment à partir duquel des tirs visent les forces assaillantes, selon la même source.
Le ministère de la Santé du Hamas palestinien a annoncé dimanche que le bilan des bombardements israéliens dans la bande de Gaza avait atteint les 11 180 morts depuis le début de la guerre le 7 octobre, dont 4 609 enfants, outre les blessés désormais au nombre de 28.000 personnes.Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), s’est alarmé tôt dimanche d’avoir « perdu le contact » avec ses interlocuteurs au sein de l’hôpital al-Shifa de Gaza, le plus grand du territoire, objet d’« attaques répétées » de la part de l’armée sioniste. Youssef Abou Rich, vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, a affirmé le même jour qu’une frappe aérienne israélienne avait « entièrement détruit » un bâtiment de cet hôpital. Tandis que l’armée israélienne avait démenti samedi avoir bombardé cet hôpital et promis d’aider à évacuer les bébés. Selon Achraf al-Qadra, porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, l’armée d’occupation israélienne a « transformé cet hôpital en un champ de guerre », tirant sur tout ce qui bouge. Le Croissant rouge palestinien assure ne plus disposer que de 7 ambulances en service à Gaza et au nord en raison du ciblage israélien des équipes de secours et de l’épuisement de carburant.
Les velléités israéliennes de conquérir l’hôpital al-Chifa se sont manifestées lorsque l’armée israélienne a déclaré que l’hôpital renferme le quartier général de commandement du Hamas sans apporter la moindre preuve. La semaine passée, elle a diffusé les images d’une ouverture dans le sol proche de l’hôpital arguant qu’elle est l’entrée vers ce QG alors qu’elle n’est autre que le trou d’aération des réservoirs d’eau ou de carburant de l’hôpital.
Le vice-ministre de la Santé du gouvernement à Gaza, Youssef Abou Rich, a affirmé à l’AFP qu’une frappe aérienne israélienne avait « entièrement détruit » le bâtiment de deux étages du service des maladies cardiaques de l’hôpital al-Chifa.
« Il y a eu une nouvelle frappe sur le département de chirurgie et sur celui de chirurgie ambulatoire », a a-t-il encore ajouté. Il a fait état de « cinq obus tirés depuis le matin dans le complexe ». « Les chars [israéliens] assiègent complètement l’hôpital al-Chifa », a ajouté le responsable. « Ils tirent sur tous ceux qui essayent de sortir de tous les bâtiments du complexe hospitalier », a-t-il précisé, sans donner de bilan.
Samedi, Mohammed Abu Salmiya, directeur de l’hôpital Al-Chifa, a fait savoir qu’une frappe aérienne israélienne avait détruit la principale conduite d’oxygène de l’hôpital, faisant peser une menace sur la vie des blessés et des patients à l’intérieur.
L’armée israélienne cible toute personne se trouvant dans le complexe médical, ce qui empêche les médecins de fournir des services médicaux, a-t-il indiqué, ajoutant que les nouveau-nés et les patients qui dépendent d’appareils de survie risquent de mourir en quelques heures en raison d’une coupure totale d’électricité dans le complexe hospitalier.
Depuis vendredi, de nombreux témoignages font état d’une intensification des combats autour de cet hôpital qui accueille « 650 patients, une quarantaine d’enfants en couveuse, tous menacés de mort, et 15.000 déplacés », selon Y. Abou Rich.
Selon l’agence palestinienne Wafa, les chars israéliens se trouvent à proximité de l’entrée principale de l’hôpital, indiquant que des dizaines de cadavres de martyrs jonchent le sol de sa place et son entourage.
Bataille acharnée
Sur le plan militaire, Abou Ubaida, porte-parole des Brigades al-Qassam, a assuré que 160 blindés et chars israéliens ont été détruits depuis le début de l’offensive israélienne terrestre dans la bande de Gaza, lancée le 27 octobre. Dans une intervention enregistrée retransmise samedi, il a indiqué que 25 véhicules et chars ont été détruits pendant les 48 dernières heures. « Les résistants des Qassam sortent du sous-sol, de la surface et des décombres et détruisent les blindés », a-t-il ajouté.
Selon lui « les massacres commis par l’ennemi constituent leur seule réalisation dans cette guerre ».
Le Bureau médiatique du gouvernement de Gaza a recensé 1.130 massacres commis par l’armée d’occupation israélienne. « L’occupation ne connaitra plus jamais l’accalmie mais paiera cher le prix sans répit. Je dis à notre peuple vous serez la communauté triomphante », a-t-il affirmé.
Les Brigades Al-Qassam ont diffusé des images vidéo de combats menés frontalement avec les véhicules infiltrés dans les deux régions al-Tawam au nord-est et Beit Hanoun au nord-ouest de la bande de Gaza. Ils ont rapporté en outre que les combattants ont ciblé trois véhicules israéliens sur l’axe nord-ouest de Gaza au moyen d’obus al-Yassin 105. Ils ont revendiqué des tirs d’obus de calibre lourd sur des concentrations infiltrées à l’ouest de la position militaire israélien Eretz.
Dans l’après-midi du samedi, ils ont diffusé les images d’une attaque visant une maison dans laquelle les soldats israéliens s’étaient retranchés à Beit Hanoun.
Les Brigades al-Qods du Jihad islamique ont indiqué samedi avoir tiré une salve de roquettes et d’obus de calibre lourd sur un attroupement militaire israélien dans les périphéries de la position Mars et un autre attroupement infiltré au sud du quartier al-Zaytoun. Ils ont rendu compte d’accrochages violents dans les périmètres du complexe hospitalier al-Shifa à Gaza qui fait l’objet de raids aériens incessants, dans le quartier Nasr, la camp al-Shati’, la région Tal al-Hawa et entravent l’avancée des troupes israéliennes.
Les Brigades Abou Ali Moustafa ont aussi assuré que « leurs combattants participent à la bataille au côté de leurs frères dans la résistance » et ont revendiqué des tirs de roquettes sur la base Belakhim.
Les Brigades al-Qassam ont revendiqué, dimanche, plusieurs opérations dont la destruction de quatre chars au sud-ouest de Gaza. Et mené une attaque contre une force d’infanterie à l’aide d’un engin anti individus dans la région Khazaat à l’est de Khan Younes. Elles affirment aussi avoir bombardé les attroupements des forces d’occupation dans le kibboutz « Holeit »
L’armée israélienne a pour sa part, rapporté samedi que 5 de ses militaires, dont un officier, ont été tués dans les accrochages à Gaza, portant le chiffre des soldats tués depuis le début de l’offensive terrestre à 43.
Selon la chaine de télévision israélienne Channel 13, un certain nombre de ces soldats ont été tués à Beit Hanoun dans l’explosion d’un engin piégé alors qu’ils s’approchaient de l’ouverture d’un tunnel.
Selon le Yediot Ahronoth, 4 de ces soldats appartiennent à la brigade d’élites de réserve. Israel Hayom a rapporté que l’un d’entre eux est le colonel Youssef Haim Hershkovitch, âgé de 44 ans, et qui combat dans le bataillon (697).
L’armée israélienne a fait état que ses avions ont mené 860 raids sur la bande de Gaza depuis le lancement de l’offensive terrestre lesquels s’ajoutent aux 3000 raids aériens depuis le début de l’offensive.
