Avec la flambée de tensions à Gaza, les interrogations se multiplient sur l’arsenal nucléaire israélien. Alors que Tel Aviv a toujours nié posséder la bombe atomique, Ankara veut en avoir le cœur net.
Recep Tayyip Erdogan, Président turc, a ainsi appelé à des vérifications sur ce dossier. Le dirigeant turc voudrait passer par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). « Israël ne fait pas partie du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Il n’est donc pas soumis à ses règles en premier lieu. Mais il existe une situation dans laquelle les pays membres peuvent s’adresser à l’Agence internationale de l’énergie atomique. Nous allons faire ce travail dès maintenant », a-t-il ainsi expliqué aux journalistes dans un avion à son retour de Berlin.
Le chef d’État turc a néanmoins admis que l’opération pourrait prendre un certain temps. La manœuvre pourrait aussi s’avérer vaine si l’AIEA portait l’affaire devant l’Onu, où les États-Unis pourraient opposer leur veto à une enquête sur leur traditionnel allié israélien. Mais la question doit être obligatoirement posée pour préserver « l’équilibre des intérêts stratégiques dans la région », a affirmé R.T. Erdogan. « La décision de l’Agence devrait être transmise au Conseil de sécurité de l’Onu -la plus haute instance dirigeante en matière d’énergie atomique. Il est possible que les États-Unis se rangent du côté d’Israël et opposent leur veto sur cette question […] Nous maintiendrons la pression. Les armes nucléaires d’Israël doivent être vérifiées, avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il ainsi déclaré.
Le débat sur l’existence d’armes nucléaires israéliennes avait ressurgi avec le récent dérapage d’Amihai Eliyahou, ministre israélien du patrimoine. Ce dernier avait indiqué qu’un bombardement nucléaire sur Gaza était « une option », réveillant les soupçons quant à l’existence d’un arsenal atomique israélien. Depuis, les appels à « atomiser » la bande de Gaza se sont multipliés. Moscou avait d’ailleurs réagi à ces déclarations, s’étonnant du manque de réaction de l’AIEA.