Les médias israéliens ont qualifié l’incident comme « l’un des plus pénibles ». Des sources israéliennes ont précisé que 17 soldats ont été blessés, révélant que « les victimes appartenaient à deux forces militaires affilées à deux unités distinctes, une brigade et une division ». L’une d’entre elles est le 605e bataillon d’ingénieurs de combat de la 188e brigade, spécialisé notamment dans la destruction de tunnels et d’autres infrastructures militaires, le déminage et l’ouverture d’itinéraires pour l’infanterie et les blindés pendant les combats.
Des rapports ont indiqué que des soldats étaient dans un premier moment portés disparus sur le terrain, suscitant de vives inquiétudes quant à leur sort. Benyamin Netanyahu, sinistre chef du gouvernement sioniste, déplore une « journée très difficile.»
Dans le détail, les combattants palestiniens ont tendu une embuscade complexe à une force israélienne au cours de laquelle ils ont bombardé un véhicule blindé de transport de troupes Puma, qui a pris feu, tandis que les 7 soldats brûlaient à l’intérieur. Les combattants qui ont entendu les cris des blessés via leurs caméras ont ensuite pris pour cible les secours dépêchés pour leur sauvetage, lors d’une seconde embuscade.
L’opération a été revendiquée par les Brigades al-Qassam, branche armée du Hamas, qui ont aussi évoqué « une embuscade complexe perpétrée contre une force israélienne retranchée dans une maison, à l’aide d’une roquette al-Yassin 105 et d’un RPG, dans la zone al-Tarkhis al-Qadim, au sud de Khan Younès ». Elles ont également annoncé avoir ciblé un char israélien Merkava avec un engin explosif Shawaz et une roquette al-Yassin 105 dans la même zone et assuré avoir éliminé auparavant 3 soldats israéliens dans une autre opération à Jabalia au nord de l’enclave.
Dans le même contexte, les Brigades al-Qods, branche armée du Jihad islamique, ont annoncé avoir tiré un barrage d’obus de mortier contre des soldats israéliens à l’intérieur des fortifications de véhicules sur la ligne ouest, au nord de Khan Younès.
Plus tôt dans la journée, les Brigades al-Qods ont annoncé avoir détruit un véhicule militaire israélien à l’aide d’une bombe baril déposée au préalable à proximité de la mosquée Al-Katiba, au centre de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Des images vidéo immortalisent 4 opérations réalisées conjointement à Absane al-Kabira à l’est de Khan Younes, entre le 11 et 18 juin. Deux opérations de tirs de sniper, respectivement les 18 et 11 juin, au cours desquelles un sergent de l’unité de génie et un soldat ont péri et deux autres blessés. Une troisième contre un véhicule de transport de troupes effectuée le 16 juin au cours de laquelle un combattant palestinien rampe en direction d’un char pour y déposer un engin explosif. Et last but not least, une 4eme opération, réalisée le 15 juin à l’aide d’une roquette TBG et une roquette anti-individu contre un bâtiment dans lequel se trouvaient 11 soldats.
Des sites israéliens ont constaté que ces deux dernières semaines, les affrontements directs entre les combattants palestiniens et les forces de Tsahal à Gaza se sont multipliés, avec des incidents quasi quotidiens faisant des morts ou des blessés parmi les soldats israéliens. « Les combats à Gaza sont durs, les batailles sont féroces et le fardeau est plus lourd que ce que l’on peut supporter. Nous inclinons la tête et embrassons avec douleur et larmes les familles endeuillées et en deuil », a écrit le président israélien Isaac Herzog sur le réseau social X.
Dans la journée de mercredi, au moins 41 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes. Une dizaine d’entre elles faisaient la queue pour recevoir de la nourriture aux centres de distribution gérés par la fameuse Fondation humanitaire de Gaza, organisation décriée par l’ONU et les agences humanitaires. A Gaza, ces personnes patientaient à l’aube près de ces « hubs » . Les blindés et chars sionistes stationnés à proximité n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur les Gazaouis. Un piège mortel, selon l’agence onusienne Unrwa. Plus de 400 personnes y auraient déjà été tuées depuis leur mise en place fin mai, rappelait l’ONU cette semaine. Aux premières heures de la journée, on faisait déjà état de 21 martyrs suite aux frappes israéliennes contre des personnes déplacées à Al-Mawasi, à l’ouest de Khan Younes.
Au total, depuis ce matin, des sources hospitalières évoquent 41 morts. Dans les décombres d’une maison, la Défense civile a récupéré les corps de membres d’une même famille près de la ville de Gaza. Cinq membres d’une autre famille ont aussi été tués par une bombe larguée sur leur maison à Deir al-Balah. Trois autres personnes ont péri de la même façon dans le camp de réfugiés de Nuseirat.
Plusieurs organisations de défense des droits humains ont appelé lundi la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), dont les distributions d’aide donnent lieu à des scènes chaotiques et meurtrières, à cesser ses opérations, mettant en garde contre des risques de complicité de « crimes de guerre ». L’AFP, citant la Défense civile à Gaza a rapporté que 21 personnes ont été tuées mardi par des tirs de l’armée israélienne près d’un centre humanitaire dans le centre de la bande de Gaza.
« Ce nouveau modèle de distribution d’aide privatisée, militarisée, représente un changement radical et dangereux par rapport aux opérations humanitaires internationales établies », écrivent ces 15 organisations dans une lettre ouverte, dénonçant un système « déshumanisant et meurtrier ».
« Nous appelons la GHF et toutes les organisations et individus qui ont soutenu ou soutiennent le travail de la GHF et les sociétés militaires privées » opérant dans ses centres de distribution « à cesser leurs opérations ».
« Ne pas le faire pourrait exposer ces organisations et leurs responsables, représentants et agents à des responsabilités criminelles et civiles pour complicité de crimes en vertu du droit international, y compris crimes de guerre, crimes contre l’humanité, ou génocide, en violation du droit international, du droit américain et d’autres juridictions nationales », mettent en garde ces organisations.
Figurent parmi les signataires la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), le Centre palestinien pour les droits humains, le Centre américain pour les droits constitutionnels ou encore la Commission internationale des juristes.
L’ONU et des ONG humanitaires refusent de travailler avec la GHF, organisation au financement opaque soutenue par Washington et Israël, en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité. Israël a imposé début mars au territoire un blocus humanitaire qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité. Le blocus n’a été que partiellement assoupli fin mai.
Depuis que la GHF a commencé ses distributions fin mai, 450 personnes ont été tuées et près de 3.500 autres blessées en tentant d’atteindre les points de distribution d’aide à Gaza, selon le dernier bilan actualisé du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza. Bilan qui évolue d’heure en heure… La fondation nie tout incident à l’intérieur de ses centres, affirmant que son personnel continue « de livrer de la nourriture en toute sécurité ».
Sur le plan diplomatique, le Hamas affirme que les négociations pour un cessez-le-feu se sont intensifiées ces dernières heures. Les contacts ont été multiples avec les médiateurs, selon un responsable du Hamas cité par l’AFP. Ces propos font écho à ceux de Donald Trump au sommet de l’OTAN à La Haye. Le président américain a parlé mercredi de « grands progrès réalisés » à la suite des frappes américaines sur l’Iran, sans préciser en quoi consistait ces progrès.