L’ancien ministre de la Santé (2001-2005) a remporté la présidentielle iranienne. Ce médecin de formation, cinq fois élu à la députation et âgé de 69 ans a recueilli près de 16,4 millions de voix, contre 13,5 pour son adversaire, le conservateur Saïd Jalili, selon les résultats annoncés tôt ce 6 juillet par le porte-parole du service des élections du ministère de l’Intérieur.
« Nous tendrons la main de l’amitié à tout le monde, nous sommes tous des habitants de ce pays, nous devrions utiliser tout le monde pour le progrès du pays », a déclaré M. Pezeshkian lors de sa première prise de parole depuis sa victoire, en remerciant ses sympathisants. Ce candidat de l’aile réformiste avait notamment reçu le soutien de deux anciens présidents, Mohammad Khatami et Hassan Rohani.
Dans un télégramme, dont le texte a été publié dans la matinée sur le site du Kremlin, le président russe a adressé ses « sincères félicitations » à M. Pezeshkian pour sa victoire électorale, lui souhaitant « du succès, une bonne santé et de la prospérité ». Le maitre du Kremlin a également émis le souhait d’un renforcement des relations russo-iraniennes.
Le roi Salmane d’Arabie saoudite a fait de même « Nous vous adressons nos sincères félicitations et nos meilleurs voeux de succès et de réussite, en espérant continuer à développer les relations qui lient nos deux pays et nos deux peuples frères », a dit le souverain saoudien dans son message, selon l’agence SPA. Il a souligné aussi sa volonté de « poursuivre la coordination et la concertation afin de renforcer la paix et la sécurité régionales et internationales ».
A signaler aussi que les responsables syrien et irakien ont aussi félicité le nouvel homme fort de Téhéran tout en tablant sur le renforcement de la coopération régionale. Le président Bachar al-Assad a exprimé le souci de son pays « de renforcer les relations stratégiques » avec l’allié iranien.
Pékin n’a pas manqué, non plus de réagir à ce développement politique majeur en Iran. « La Chine et l’Iran ont une longue histoire d’échanges amicaux, et leurs relations bilatérales ont connu un développement sain et stable (…) depuis plus d’un demi-siècle », a relevé M. Xi, selon l’agence d’Etat Chine nouvelle. « J’attache une grande importance au développement des relations entre la Chine et l’Iran et je suis prêt à travailler avec le président pour faire progresser le partenariat stratégique global entre la Chine et l’Iran », a ajouté M. Xi. « Face à des situations régionales et internationales complexes, la Chine et l’Iran se sont toujours soutenus mutuellement, ont travaillé ensemble et ont continué à consolider la confiance mutuelle stratégique… Cela a non seulement profité aux peuples de nos deux pays, mais a également contribué activement à la promotion de la paix et de la stabilité régionales et mondiales ».
La Chine est un proche partenaire de l’Iran, son plus grand partenaire commercial et l’un des principaux acheteurs de son pétrole sous sanctions. Les sanctions ont compliqué les efforts déployés par Pékin pour associer Téhéran à son vaste projet d’infrastructures des Nouvelles routes de la soie. C’est aussi un allié stratégique comme en témoignent les récentes manœuvres militaires navales, menées avec la Russie, dans le Golfe d’Oma net destinées à « protéger ensemble la sécurité maritime régionale ».
Par ailleurs, l’Iran fait déjà partie, depuis un an déjà, de l’Organisation de coopération de Shangaï (OCS), organisation à visée économique et sécuritaire promue par Pékin et Moscou.
M. Pezeshkian, perçu comme modéré, avait déjà tenté à deux reprises de participer à la course à la présidence, en 2013 où il avait retiré sa candidature et en 2021 où celle-ci avait été rejetée par le Conseil des gardiens de la Constitution. Contrairement à la plupart des pays, en Iran le président n’est pas le chef de l’État. Cette fonction est assurée par le Guide suprême, actuellement l’ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans et en poste depuis 35 ans. Le président est élu pour quatre ans et dirige le gouvernement ainsi que sa politique. Le poste de Premier ministre n’existe pas en Iran. Cette élection présidentielle a été organisée à la suite de la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère le 19 mai dernier.