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Un Conseil de sécurité élargi : Moscou brandit son véto…

L’Allemagne et le Japon occuperont-ils un jour un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies ? Pour Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, la réponse est un non catégorique. « Il est hors de question que l’Allemagne et le Japon rejoignent le Conseil de sécurité de manière permanente », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse en marge du sommet des BRICS.
Un Conseil de sécurité élargi : Moscou brandit son véto…

Pour le ministre russe, l’entrée de Berlin et Tokyo au sein de l’organe suprême de l’ONU « ne ferait qu’exacerber les injustices» et offrirait encore plus de représentativité au « milliard doré », en référence à la minorité de la population de la planète, regroupée dans les pays occidentaux.
« L’Allemagne et le Japon n’apporteront absolument rien de nouveau aux discussions du Conseil de sécurité, dans la mesure où ils sont des exécutants dociles de la volonté de Washington, comme pratiquement tous les autres pays occidentaux », a insisté le diplomate depuis Johannesburg.

Hormis l’Allemagne et le Japon, deux autres pays sont habituellement cités comme candidats à l’intégration d’un Conseil de sécurité élargi : le Brésil et l’Inde, formant ainsi le Groupe des quatre (G-4). Lors de sa prise de parole devant les journalistes, S. Lavrov a évoqué un cinquième pays : l’Afrique du Sud. L’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, trois pays « nommément cités » dans les documents adoptés lors de l’actuel sommet des BRICS en faveur d’un Conseil de Sécurité « plus inclusif pour les pays émergents », précise S. Lavrov. Trois pays « dont nous apprécions le rôle au sein de l’ONU, notamment dans le cadre du Conseil de sécurité » souligne le ministre, affichant ainsi son soutien à leur intégration.

La réforme du Conseil de sécurité de l’ONU fait l’objet de négociations intergouvernementales depuis près de 15 ans et un point lui est dédié à l’ordre du jour de l’Assemblée générale de l’organisation depuis quatre décennies. Moscou s’est à plusieurs reprises prononcé en faveur d’une meilleure représentation des nations d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie au sein de cet organe.

Alors que le groupe des BRICS a admis deux nouveaux pays africains dans ses rangs, l’Onu souhaite aussi que le continent prenne une place plus importante au Conseil de sécurité, a déclaré Antonio Guterres.

Le Conseil de sécurité est en particulier dominé par cinq membres permanents, dont aucun ne représente les intérêts du continent. Une anomalie qu’il convient de réparer, a expliqué le patron de l’ONU qui s’est félicité que la question soit aujourd’hui clairement posée. « L’injustice la plus évidente est qu’il n’y a pas un seul pays africain parmi les membres permanents du Conseil de sécurité. La bonne nouvelle est que, pour la première fois cette année, il me semble que tout le monde l’a reconnu, y compris les cinq membres permanents », a ainsi déclaré Antonio Guterres en conférence de presse.

Azali Assoumani, Président en exercice de l’Union africaine, avait remercié le maitre du Kremlin pour ses prises de position en ce sens, fin juillet. « Nous remercions Monsieur le Président Poutine parce qu’il nous soutient, aussi bien dans le G20 que pour avoir un siège permanent au du Conseil de sécurité », avait-il ainsi affirmé.

L’Afrique avait malgré tout amélioré un peu ses positions à l’Onu en juin, obtenant deux sièges non-parmanents au Conseil de sécurité, pour 2024 et 2025. L’Algérie et la Sierra Leone y avaient ainsi fait leur entrée.

Le Conseil de sécurité est l’organe exécutif des Nations unies. Il est composé de 15 membres, dont cinq membres permanents que sont la Russie, la Chine, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni. Ceux-ci disposent de privilèges conséquents, en particulier le droit de véto. Les membres non permanents sont élus pour deux ans.

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