L’OMD a indiqué mercredi accueillir positivement cette initiative, tout en continuant ses actions pour « avancer vers l’abolition définitive de la peine de mort et protéger le droit à la vie ». Saluant l’annonce faite pas Abdellatif Ouahbi, lundi devant le Parlement, l’OMD souligne que le vote du Maroc pour le moratoire onusien sur la peine de mort, le 15 décembre à l’Assemblée générale, est une évolution de la position d’abstention de vote, observée par le pays de 2007 à 2022. L’OMD rappelle la dynamique insufflée par ses partenaires, dont Tous contre la peine de mort et la Coalition marocaine contre la peine de mort (CMCPM). En effet, cette dernière a vu le jour en 2003, un an avant que le rapport de l’Instance équité et réconciliation (IER) ne recommande expressément l’abolition de cette sanction pénale. Partenaire de l’OMD, ladite Coalition regroupe plus d’une douzaine de réseaux associatifs et d’organisations non-gouvernementales, en tant que mécanisme national de « coordination des efforts », en vue de « protéger le droit à la vie en toutes circonstances ». Coïncidant avec la Journée mondiale des droits de l’Homme (10 décembre), la CMCPM et plusieurs ONG ont salué le vote favorable au moratoire.
Les défenseurs de l’abolition de la peine de mort au Maroc considèrent en effet que ce changement de position consacre le principe constitutionnel du droit à la vie (article 20), en phase avec les engagements universels du royaume. Il s’agit aussi d’un pas de plus vers l’annulation de cette peine conformément au deuxième Protocole facultatif au Pacte relatif aux droits civils et politiques
A contrario, le PJD est sorti des bois le même jour pour affirmer ne pas partager la décision du gouvernement de voter pour la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU relative au moratoire sur la peine de mort. « Nous avons affirmé notre ferme position de principe sur la peine de mort pour les crimes les plus graves liés au meurtre avec préméditation et à l’atteinte au droit à la vie, conformément au châtiment stipulé dans le Saint Coran », précise le secrétariat général du PJD dans un communiqué publié mercredi.
La peine capitale « procure un sentiment de justice pour la société et les familles des victimes des crimes les plus graves qui ébranlent l’opinion publique et choquent le sentiment collectif », explique le PJD. « Cette punition (…) remplit une fonction dissuasive », assure la même source. Le PJD a rappelé que le Maroc a suspendu, depuis 1993, les exécutions de condamnés par les tribunaux à cette peine. Et de conclure en lançant une mise en garde contre l’abolition de la peine de mort au Maroc.