Le Front « est disposé à trouver des formules et des mécanismes avec les parties intéressées par une participation à l’exploitation des ressources sahraouies, à condition que cela soit basé sur le respect des arrêts de la Cour de Justice de l’Union Européenne » du 4 octobre, a-t-il indiqué dans des déclarations à la presse. En marge d’une conférence organisée au Parlement européen sur les récentes décisions de la CJUE, le même hère a précisé que « les négociations peuvent avoir lieu à tout moment et sans conditions préalables supplémentaires, à l’exception de celles requises dans les arrêts de la CJUE.»
Pareille quête est vouée à l’échec. Les Vingt-sept ont ignoré, en octobre 2021, les appels du Polisario à négocier des accords commerciaux couvrant le Sahara occidental. L’Espagne a emprunté la même voie en juillet 2023, en réponse à l’offre du représentant du Front dans le pays ibérique, de conclure un protocole de pêche avec son mouvement, et ce après l’expiration de la validité de l’accord conclu avec le Maroc en 2019.
A la peine…
Sur le Vieux Continent, tout prête à croire que les séparatistes sont à la peine. Il en va ainsi au niveau du Parlement européen où la nouvelle législature 2024-2029 a officiellement commencé le 16 juillet dernier sans pour autant que le Polisario réussisse à lancer son groupe d’amitié.
Le Front accuse le PSOE, parti présidé par Pedro Sanchez, chef du gouvernement espagnol, de bloquer le renouvellement de cette instance. « En effet, la création de ce groupe nécessite l’aval de trois groupes d’eurodéputés. Les Verts et La Gauche ont déjà donné leur accord, mais le bloc social-démocrate a retiré son soutien, condamnant ainsi l’initiative à l’échec pour la première fois », explique-t-on.
Le groupe d’appui au Polisario « existe au Parlement européen depuis plus de 20 ans (…) Le groupe socialiste qui, en raison de l’appartenance de la majorité de ses membres au PSOE, n’a pas apporté son soutien à la création de cet intergroupe » a déploré le représentant du Front auprès de l’Union européenne, O. Mansour.
Les socialistes espagnols apportent un autre son de cloche. « Des sources du PSOE ont catégoriquement rejeté les pressions exercées par le parti contre la création de cet intergroupe », selon EFE. « Une grande partie de la délégation espagnole au sein du groupe social-démocrate a voté en faveur de sa création. Chaque député européen peut choisir librement son vote et les sensibilités des eurodéputés espagnols sont différentes de celles des autres pays », expliquent les mêmes sources.
En attendant la relance de ce cadre, le Polisario a organisé, les 9 et 10 décembre au siège du Parlement européen, une conférence consacrée aux arrêts de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) du 4 octobre, ayant exclu le Sahara occidental des accords de pêche et agricoles conclus en 2019 entre le Maroc et l’UE. Des eurodéputés espagnols et portugais ont participé à l’événement.