Lors de leur offensive contre un village situé non loin du site aurifère de Samira, des jihadistes ont chassé la population avant de mettre le feu au village de Libiri. Le gigantesque brasier était visible de loin. Selon les premiers témoignages, vidéos à l’appui, les hommes armés, circulaient à bord de dizaines de motos. Après leur forfait, ils ont pris la direction de la frontière du Burkina Faso où les combats entre l’armée régulière et les djihadistes de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) se sont intensifiés.
À Chatoumane dans cette même zone, selon des sources locales et sécuritaires, une centaine de soldats a été tués mardi. On dénombre également des blessés, qui ont été évacués vers le district sanitaire de Téra. Plusieurs ambulances ont été observées toute la journée de mercredi par des habitants de la région.Dans un communiqué diffusé sur la télévision nationale, l’état-major général des forces armées nigériennes a démenti toute attaque djihadiste dans la zone. Toutefois, le communiqué précise que dix soldats ont été enterrés mercredi au carré des martyrs à Niamey.
La région de Tillabéri, dans le sud-ouest du Niger, a été le théâtre d’une nouvelle attaque terroriste meurtrière perpétrée, dans la nuit du 9 au 10 décembre dans le village d’Anzourou, par la filiale locale de Daech, causant des pertes civiles et militaires importantes. Alors que les autorités nigériennes n’ont pour l’heure pas annoncé de bilan officiel, les médias locaux ont confirmé neuf morts avérés parmi les rangs des militaires, dont les noms ont notamment été cités par le Journal du Niger, ainsi qu’un blessé et un disparu. Des agences de presse internationales ont évoqué, quant à elles, un lourd bilan d’au moins 90 soldats ainsi qu’une cinquantaine de civils pris dans des fusillades et des échanges de tirs. Il s’agit, d’après des rapports de presse, de l’une des attaques terroristes les plus meurtrières au Niger depuis l’attaque du camp de Boni dans la même région de Tillabéri, il y a six mois.
L’attaque d’Anzourou survient quelques jours à peine après des attentats perpétrés le 5 décembre par l’EIGS dans cette même région et qui ont causé la mort de 21 civils à Kurmey et 43 soldats à Terra. Les djihadistes avaient attiré les forces armées dans un guet-apens, déclenchant des affrontements brutaux, après avoir attaqué des habitants revenant d’un marché. Selon des informations relayées, il semblerait que l’EIGS aurait répété ce même modus operandi, lors de la dernière attaque d’Anzourou. La région de Tillabéri, située près de la frontière avec le Mali et le Burkina Faso, est en proie aux attaques terroristes depuis plusieurs années. Selon le Journal du Niger, les groupes terroristes exploitent la porosité des frontières et le terrain accidenté pour mener leurs opérations. Les civils, pris en étau, sont les premières victimes de cette violence, regrette le média. Le Niger, dirigé par le général Abdourahamane Tiani depuis le coup d’État de juillet 2023, est confronté à une montée des groupes terroristes et des mouvements rebelles au même titre que ses deux voisins, le Mali et le Burkina Faso. Afin de faire face à l’insécurité et aux défis posés par le terrorisme, Niamey s’est allié à Ouagadougou et Bamako en actant le 6 juillet la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), dans la continuité d’un pacte de défense mutuelle signé en septembre 2023. Les trois États sahéliens avaient annoncé, le 28 janvier dernier, leur retrait de la Cédéao, organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France, justifiant cette décision par l’ingérence de puissances étrangères et la non-assistance de la Cédéao dans la lutte contre le terrorisme.