Ces confessions auraient été faites lors d’un dîner de gala commémorant les 100 ans de l’Institut de technologie d’Israël, Technion, organisé à l’hôtel Royal Lancaster de Londres. R. Rivlin a ajouté qu’Elisabeth II « a refusé d’accepter tout responsable israélien au Palais (de Buckingham), en dehors d’événements internationaux », contrairement au roi Charles III qui entretient des relations amicales avec les dirigeants de l’État sioniste. Au cours de son long règne de 70 ans, la reine Elisabeth II a visité plus de 120 pays dans le monde mais ne s’est jamais rendue en Israël. Quant au roi Charles, souligne Jewish News, il s’est rendu deux fois en Israël « de manière officieuse » pour les funérailles de Shimon Peres en 2016 et d’Yitzhak Rabin en 1995, avant d’entreprendre une visite officielle en 2020.
Les raisons invoquées à ce « boycott officieux » sont multiples. Un article de Middle East Eye suppute que la reine n’aurait jamais voulu se rendre en Israël pour éviter de contrarier les accords commerciaux avec les riches monarchies du Golfe ou en souvenir de la résistance violente des organisations juive comme Stern ou la Hagana contre le mandat britannique en Palestine de 1923 à 1948. Lors d’une visite officielle en Jordanie en 1984, rapporte le média, la souveraine britannique aurait déclaré en voyant l’aviation israélienne survoler le ciel : « Comme c’est effrayant! ». De plus, toujours selon la même source, en regardant une carte des colonies israéliennes en Cisjordanie, elle aurait lancé: « Cette carte est déprimante ». Outre ces propos prêtés à la reine Élisabeth, il y a aussi une lettre du prince Charles, écrite en 1986, ébruitée en 2017 par le Daily Mail et adressée à un ami, l’explorateur Laurens van der Post. À la suite d’une visite dans le Golfe avec la princesse Diana, il écrivait: « J’ai aussi commencé à comprendre leur point de vue sur Israël. Je n’avais jamais réalisé qu’ils le considéraient comme une colonie américaine », pointant du doigt l’immigration juive en Israël comme source de « grands problèmes ». « Il faut bien qu’un président américain ait le courage de se lever et de s’en prendre au lobby juif aux États-Unis », avait renchéri le prince Charles avant d’ajouter: « Je dois être naïf, je suppose ».