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Raid israélien meurtrier contre Houla, au sud Liban : Une pluie de roquettes sur la colonie de Kfar Blum

La guerre ouverte entre le Hezbollah et l’entité sioniste prend une autre tournure depuis ces derniers jours. Après avoir avorté deux tentatives d’infiltration sur le sol libanais, la résistance libanaise a multiplié ses attaques contre les objectifs militaires en territoire palestinien. Mais le ciblage des civils par l’armée sioniste au sud-Liban a entrainé une réaction forte de la part du Hezbollah.
Raid israélien meurtrier contre Houla, au sud Liban : Une pluie de roquettes sur la colonie de Kfar Blum

Une cinquantaine de roquettes ont ciblé pour la première fois Kfar Blum, colonie touchée dans la soirée de mardi par le Hezbollah, en réaction au raid meurtrier mené quelques heures plus tôt par l’aviation israélienne contre Houla, détruisant une maison et tuant trois membres d’une même famille, sans compter les blessés. La veille, un raid sioniste avait ciblé une équipe de secours dans le sud Liban.

A rappeler que cette journée a été particulièrement dense à la frontière libano-palestinienne, dix opérations de la résistance ayant été recensées. La position Rwasat al-Alam sur les hauteurs de Kfar Chouba occupées a été visée après une frappe de missile à Birkat Richa qui a directement touché une force militaire motorisée. Des images diffusées par Al-Mayadeen montraient deux colonnes de fumée noire qui montaient dans le ciel durant au moins une heure, ce qui en dit long sur l’ampleur des dégâts. Des médias israéliens ont signalé qu’un site militaire israélien en Galilée occidentale a été touché par des missiles lancés depuis le Liban. Plus tôt, les mêmes sources avaient indiqué que suite à l’évaluation de la situation par l’armée israélienne, les routes menant vers Al-Manara, Miskav Am et Margaliot à la frontière avec le Liban ont été bloquées. Les sirènes avaient été actionnées à Shomera, Arab Aramsha et Zarit en Galilée occidentale. Le quotidien Maarif a signalé de son côté qu’un grand nombre de colons de Kiryat Shmona ont vendu leurs maisons et se sont installés dans d’autres villes. La Résistance islamique avait ciblé aux premières heures de la matinée une force militaire sioniste se déplaçant à proximité du site Al-Raheb avec des obus d’artillerie. En réaction, des raids aériens ont été menés par l’aviation sioniste outre le pilonnage d’artillerie des périphéries de Rachaya al-Fakhar et Yaroun. Le Correspondant d’AlManar, télévision du Hezbollah, a signalé aussi des bombardements d’artillerie israélienne visant la route reliant les localités de Bourj al-Molouk et Khyam

L’atmosphère s’est ainsi tendue alors que le diplomate américain Amos Hochstein, lequel avait officié dans les rangs de Tsahal, a fait lundi 4 mars, une visite de quelques heures à Beyrouth. Médiateur dans le conflit entre le Hezbollah et l’armée israélienne, il a appelé les partis libanais de l’opposition à affermir leurs positions concernant le désarmement de la milice chiite. Le contraire aurait été étonnant. Le diplomate a rencontré le chef du Parlement Nabih Berry, le Premier ministre Nagib Mikati, le chef de l’armée Joseph Aoun, le chef de la diplomatie Abdallah Bou Habib, le ministre de l’Énergie Walid Fayad, ainsi que le vice-président du Parlement Élias Bou Saab. En apparence, A.Hochstein a défendu la solution diplomatique, « seule issue pour mettre fin aux hostilités » entre l’armée israélienne et le Hezbollah. « Si des garanties politiques ne sont pas offertes sur un arrêt des opérations militaires du Hezbollah à l’avenir, la trêve à Gaza ne changera rien pour le Liban », a-t-il toutefois fait savoir, selon une source diplomatique libanaise citée par L’Orient-Le Jour. Le même média avait rapporté qu’A. Hochstein se rendait au pays du Cèdre avec « une proposition » se déclinant en trois étapes, avec une cessation des hostilités, le déploiement de l’armée libanaise à la frontière et la résolution des litiges frontaliers. Cependant, l’émissaire US s’est également entretenu avec l’opposition au parti chiite libanais, notamment Samy Gemayel, chef des Kataëb, Georges Adwan, numéro deux des Forces libanaises, le député Michel Moawad et le leader druze Walid Joumblatt, rapporte le même quotidien et leur aurait enjoint d’insister davantage dans leurs positions sur l’importance du déploiement de l’armée au Liban-Sud et sur la nécessité de changer le statu quo militaire dans la région, faute de quoi « la guerre contre le pays sera dévastatrice », tout en préconisant sur le long terme une solution diplomatique pour la résolution du contentieux israélo-libanais.

Après la réunion avec l’émissaire américain, S. Gemayel a appelé au désarmement de toutes les milices, en visant expressément le Hezbollah, conformément aux résolutions onusiennes, déterrant à cette occasion la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en 2004. « Il s’agit là d’une des conditions pour l’édification d’un État », a-t-il martelé, avant d’ajouter : « À la fin de la guerre, les choses ne pourront plus continuer de la même façon […] parce que nous n’accepterons plus de vivre comme des citoyens de second degré au sein de notre pays. »

«Nous avons insisté sur l’importance de nous entraider pour appliquer la résolution 1701 [adoptée en 2006 et soulignant la nécessité pour le Liban d’exercer un contrôle gouvernemental entier sur son territoire] et pour soutenir l’armée afin de lui permettre de préserver la sécurité aux frontières », a quant à lui déclaré G. Adwan, cité par L’Orient-Le Jour.

Naïm Qassem, numéro deux du Hezbollah, a réitéré la position du parti en affirmant que les opérations militaires continueraient tant que la guerre à Gaza n’aurait pas pris fin.

Le même jour que la visite de l’émissaire américain, l’aviation israélienne a procédé le 4 mars à plusieurs raids sur le Sud-Liban, tuant trois secouristes de la défense civile de l’Association de santé islamique, organe du Hezbollah. Cela sans parler de deux tentatives d’incursion des forces spéciales israéliennes, avortées toutes deux grâce à la vigilance de la résistance.

« Nous n’avons pas encore utilisé toutes nos armes. Les réserves d’armes pour une guerre ouverte n’ont pas encore été déployées, et l’ennemi le sait », a lancé Mohammad Raad, chef du groupe parlementaire du Hezbollah dans un discours à Kfar Melki, village du caza de Saïda, selon le média du parti Al-Manar. Depuis le 8 octobre, les tensions entre Tsahal et le Hezbollah ne cessent de s’accentuer, faisant planer la menace d’une intervention au sol d’Israël. Escarmouches, frappes de missiles et de drones se succèdent depuis l’éclatement du conflit entre le Hamas gazaoui et l’État hébreu. Alors que les raids de Tsahal se limitaient majoritairement à un rayon de cinq kilomètres à la frontière, depuis peu, l’aviation israélienne a étendu ses frappes vers Baalbeck, Saïda ou encore Nabatiyé.

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