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Pression russe dans le Donbass : Minsk met en garde Varsovie

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Les forces russes ont continué, mardi 5 juillet, d’avancer dans le Donbass, bassin industriel de l’est de l’Ukraine qu’elles veulent finir de conquérir, avec dans le viseur la ville de Sloviansk. En parallèle, la Biélorussie qui craint son intégration dans le conflit met en garde la Pologne et ses engagements guerriers.

Après la chute dimanche de Lyssytchansk, ville stratégique pour la conquête du Donbass, les forces russes progressent vers l’ouest et Sloviansk. Mardi, dans la soirée, « de violents combats ont lieu (…) près de Lyssytchansk », a indiqué Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk, cité par l’AFP. Les forces russes « essaient constamment de construire des passages pour transférer encore plus de matériel » vers la région de Donetsk, qui forme le Donbass avec celle de Lougansk.

Les troupes russes ont progressé mardi vers l’ouest en direction de Sloviansk et de Kramatorsk, les deux plus grandes villes de la province de Donetsk, encore sous contrôle ukrainien. Dans la matinée, elles se trouvaient à une dizaine de kilomètres de Siversk, qu’elles pilonnent depuis plusieurs jours, et donc à une cinquantaine de kilomètres de Sloviansk.

L’armée russe a affirmé mardi avoir bombardé deux postes de commandement ukrainiens à Donetsk. Comme elle a déclaré mardi enquêter sur des tortures qu’avaient subies des soldats russes capturés par les forces ukrainiennes et libérés lors d’un échange de prisonniers avec l’Ukraine.

Le ministère russe de la Défense a aussi affirmé mardi soir que dans la région de Donetsk, des « nationalistes » ukrainiens préparaient « une provocation avec l’utilisation de substances toxiques » –de grandes quantités de chlore amenées dans une station de filtration minée, selon le ministère. Il a ajouté que l’armée ukrainienne utilisait des infrastructures chimiques pour y baser ses hommes et ses armes, créant « les conditions préalables à des accidents pouvant entraîner la mort de milliers de civils ».

C’est dans ce contexte que s’est achevé mardi soir une conférence internationale de deux jours à Lugano (Suisse) organisée pour tenter de dessiner les contours de la reconstruction de l’Ukraine, dont Kiev évalue le coût à 750 milliards de dollars. La déclaration adoptée mardi indique que les signataires « s’engagent pleinement à soutenir l’Ukraine tout au long de son parcours ».

Entre-temps à Bruxelles, les trente pays membres de l’Otan ont lancé mardi le processus de ratification pour les adhésions de la Suède et de la Finlande, qui permettra à l’Alliance d’organiser une ligne de défense unie de l’Arctique à la Méditerranée face aux menées russes, mais dépendra aussi du bon vouloir d’Ankara. « A 32, nous serons encore plus forts (…) au moment où nous faisons face à la plus grave crise sécuritaire depuis des décennies », a estimé Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan. « Mais cela va prendre plusieurs mois ».

En face, l’état-major biélorusse a averti être prêt à répondre de manière adéquate en cas de provocation militaire de l’Occident en ciblant les infrastructures militaires polonaises en premier. « Cela doit être compris avant tout par les dirigeants polonais, en cas de conflit, le territoire de la Pologne avec son infrastructure militaire deviendra la cible principale de l’attaque, c’est-à-dire les centres de décision, les éléments du système de contrôle, des points de déploiement permanents des forces armées nationales, les arsenaux et les bases, ainsi que les installations vitales pour son économie », a déclaré Raslan Kossyguine, vice-chef d’état-major de l’armée biélorusse dans un communiqué diffusé mercredi 6 juillet par l’agence de presse officielle biélorusse. « Nous sommes prêts pour différents scénarios de la situation. Je ne veux pas que ce scénario soit militaire, mais l’Occident doit clairement comprendre que notre réponse à tout type de provocation armée sera certainement appropriée et dure »,  a-t-il ajouté.

Le général biélorusse a exprimé sa conviction que « l’ensemble des mesures prises pour déployer la partie européenne du système de défense antimissile américain mérite une attention particulière du point de vue de l’évaluation des défis et des menaces militaires, y compris pour notre pays », notant que la Pologne est actuellement en train d’achever le processus de mise en service de la base de défense antimissile. Kossyguine a conclu en disant que « l’ensemble des préparatifs militaires pour l’Occident, y compris sur le territoire de la Pologne, témoigne du développement systématique par Washington et Bruxelles de mécanismes pour créer des groupes de forces dans les plus brefs délais ».

Cité par l’agence BelTA, R. Kossyguine, chef de la Direction générale du renseignement et adjoint au chef d’Etat-major des forces armées biélorusses, a déclaré que «le territoire de la Pologne et, d’ailleurs, celui des pays baltes se transform[ait] en un polygone sur lequel les Etats-Unis envisage[aie]nt de déclencher un autre conflit sanglant en Europe contre la Fédération de Russie et ses alliés». «A l’heure actuelle, la mise en service d’une base de défense antimissile en Pologne est en cours d’achèvement. Une autre tendance destructrice de l’activité de Varsovie qui nécessite une surveillance et une analyse détaillées, consiste dans les tentatives jusqu’à présent infondées, mais tout de même dangereuses, de certains hommes politiques polonais visant à initier le retour des soi-disant terres polonaises historiques, c’est-à-dire les régions occidentales de l’Ukraine et de la Biélorussie», a-t-il ajouté. «De plus, l’ensemble des préparatifs militaires de l’Occident, y compris sur le territoire polonais, prouve que Washington et Bruxelles, sous prétexte de prévention d’une menace venant de l’Est, pratiquent de manière planifiée la création de groupements de forces dans les plus brefs délais pour leur possible utilisation dans des directions opérationnelles […] En réalité, c’est une préparation pour mener des opérations militaires vers l’est», a-t-il conclu.

Auparavant, l’état-major biélorusse avait annoncé que les forces de l’OTAN intensifiaient leur déploiement près des frontières de la Russie et de la Biélorussie.
Alexandre Loukachenko, président biélorusse, a affirmé samedi que son armée avait intercepté des missiles tirés depuis l’Ukraine sur la Biélorussie.
Il avait promis de réagir si l’Ukraine poursuit son escalade contre son pays.

Lors d’une réunion avec le président russe Vladimir Poutine en mars dernier, A. Loukachenko avait indiqué que son pays était également visé avec la région du Donbass. Il a dévoilé une carte montrant les préparatifs d’une attaque contre la Russie et la Biélorussie avant l’opération militaire russe. À la mi-juin, il avait déclaré que « la Pologne rêve déjà de prendre le contrôle de l’ouest de l’Ukraine ». Et de mettre en garde : « Nous devrons réagir, car nous ne pouvons pas du tout permettre aux Polonais de nous encercler, c’est une option dangereuse ».

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