L’offensive russe en Ukraine devrait boucler, samedi, ses 150 jours. «A la suite d’une frappe d’arme de haute précision basée au sol, un point de déploiement temporaire du groupe nationaliste [ukrainien] Tchernaia Sotnia [Centurie noire], déployé dans le bâtiment de l’école №23 à Kramatorsk, dans la République populaire de Donetsk, a été détruit», a affirmé vendredi 22 juillet le ministère russe de la Défense. Et d’ajouter qu’«environ 300 nationalistes et plus de 40 éléments d’équipement spécial ont été éliminés.»
L’AFP a fait état d’affrontements autour de Kharkov, la deuxième ville d’Ukraine, ainsi que dans le sud-est pour le contrôle des rives de la mer Noire et, entre ces deux régions, sur tous les points chauds du front. De même source, l’armée russe s’évertue à protéger d’une contre-attaque ukrainienne les zones des régions de Kherson et Zaporijjia qu’ils contrôlent, dans le sud du pays.
Récemment, les autorités russes ont confirmé que leur «opération militaire spéciale» ne se limitait pas au Donbass, s’étendant également à des territoires ukrainiens – certains étant déjà, de fait, sous contrôle de l’armée russe. En outre le 7 juillet, Vladimir Poutine a assuré que «rien de sérieux» n’avait encore commencé, au sujet de cette offensive.
En face, Washington a annoncé une nouvelle aide militaire de 270 millions de dollars à Kiev, dans le contexte d’offensive russe en Ukraine, qui se poursuit depuis le 24 février dernier. Cette nouvelle tranche d’armements US comprend notamment quatre nouveaux systèmes d’artillerie de précision Himars.
Les Etats-Unis auront ainsi fourni à Kiev un total de 20 unités de ces lance-roquettes multiple montés sur des blindés légers après cette nouvelle livraison, qui inclura aussi jusqu’à 500 drones kamikazes Phoenix Ghost, selon les précisions de John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche sur les questions stratégiques, cité par l’AFP.
Le 19 juillet, Oleksiï Reznikov, ministre ukrainien de la Défense, avait demandé à l’Occident de fournir considérablement plus de systèmes d’artillerie de précision, considérant que son pays aurait besoin d’«au moins 100» Himars pour une contre-offensive efficace.
Depuis le début de son «opération militaire spéciale», la Russie a dénoncé à plusieurs reprises «le caractère dangereux du « bourrage » permanent de l’Ukraine avec des armes occidentales», qui selon elle rallonge le conflit et présente «des risques de déstabilisation de la situation et d’aggravation de la crise humanitaire».
Début juin, le président russe avait accusé les livreurs d’armes à l’Ukraine de n’avoir «qu’un seul but : faire durer le conflit armé autant que possible». Plus récemment, le 7 juillet, le dirigeant russe a mis en garde contre un engagement plus direct de l’Occident dans le conflit en Ukraine : «Aujourd’hui nous apprenons qu’on veut nous vaincre sur le champ de bataille. Que puis-je dire ? Qu’ils essaient», avait-il déclaré, assurant par ailleurs que la Russie n’avait encore rien commencé «de sérieux» en Ukraine.