La veille, la Moncloa a pourtant affirmé aux médias de l’Espagne que ce voyage était payé sur fonds personnels de P. Sánchez et qu’aucun agenda institutionnel n’était fixé à cette occasion. Cela n’a pas empêché Miguel Tellado, secrétaire adjoint de l’organisation du PP, de fustiger, mercredi, une « provocation claire » qui répondrait à « l’arrogance du personnage ».
Dans une interview sur Onda Cero, il a reproché à P. Sánchez de prendre à la légère ses obligations de Premier ministre par intérim, dans le contexte des élections législatives anticipées tenues le 23 juillet dernier en Espagne. A quelques différences de sièges des élus, le parti de droite est premier avec 136 députés à la Chambre basse du Parlement espagnol, suivi du PSOE (122).
Avec ce résultat, le président du gouvernement sortant pourrait rempiler pour un nouveau mandat, d’autant que pour s’assurer le siège de chef de l’exécutif, le PP aura besoin de 176 députés. Au sein de la formation d’opposition, Cuca Gamarra, secrétaire général, a également évoqué le sujet du séjour à Marrakech, ironisant que « seul Sánchez part en vacances en paix » avec « le troisième pire chiffre de chômage en juillet depuis 2008 ». Sur ses réseaux sociaux, il s’est attardé davantage sur la situation économique actuelle de l’Espagne, tout en arguant qu’il y a « besoin d’un gouvernement sérieux pour changer de cap ».
Vox n’est pas en reste. Ce parti d’extrême droite n’a pas tardé à faire écho à l’indignation de la formation avec laquelle il pourrait faire alliance, dans l’espoir de renforcer le poids de la droite face au PSOE et à Sumar. « Il paraît que Sánchez préfère le Maroc à l’Espagne. C’est déjà arrivé avec la politique concernant le Sahara, avec les portes ouvertes à l’immigration clandestine ou avec l’aide constante pour améliorer l’irrigation marocaine, alors que les agriculteurs espagnols subissent l’une des pires sécheresses depuis des décennies », a commenté Vox.
« Bien qu’il ait été initialement supposé que Sánchez se rendrait à Lanzarote », des sources à la Moncloa avaient indiqué que le chef de l’exécutif par intérim était « resté à Madrid jusqu’à mardi ». Son déplacement à Marrakech s’est fait à bord d’un avion commercial.
A son retour à Madrid, P. Sánchez aura fort à faire pour de former le prochain gouvernement espagnol. En attendant, ses adversaires politiques multiplient les sorties au sujet de son choix du Maroc pour le séjour privé.