A Jabalia, les Brigades al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé le ciblage d’un transport de troupe alors que les Brigades Al-Qods assurent, de leur côté, la destruction d’un char Merkava, dans la même zone. Les premières ont ajouté que la veille jeudi, « leurs combattants ont réussi à faire exploser une bombe tonnerre contre une force à pied israélienne après que celle-ci soit entrée dans un bâtiment à proximité de Kamal Adwan, au nord de la bande de Gaza, les laissant morts et blessés ». L’armée d’occupation israélienne a reconnu, en vertu de la clause autorisation de publier, qu’un combattant du bataillon Nahshon 90, brigade Kfir, a été grièvement blessé lors de combats dans le nord de la bande de Gaza.
À la lumière des opérations de résistance en cours sur différents fronts de combat dans la bande de Gaza ainsi qu’au sud du Liban, il y a deux jours, l’ancien commandant du Corps du Nord de l’armée d’occupation israélienne , le major général de réserve Noam Tivon, a admis que « l’armée a perdu une division entière dans cette guerre ». Plus, a-t-il ajouté, « l’armée israélienne ne dit pas la vérité. Il nous manque 10 000 soldats dans cette guerre, soit une division complète ».
En parallèle, dans le nord de la Cisjordanie, la résistance palestinienne s’est engagée dans de violents affrontements contre les forces d’occupation israéliennes, après que celles-ci ont pris d’assaut jeudi la ville de Tulkarem et ses deux camps (Nour Shams et Tulkarm), et les résistants les ont forcées à se retirer, après avoir réalisé des victimes directes parmi leurs rangs, selon le correspondant d’Al-Manar.
Les Brigades Al-Qods – la Brigade de Tulkarem – ont annoncé que leurs combattants, aux côtés des combattants du peuple palestinien, ont mené des combats acharnés contre les forces d’occupation israéliennes sur les axes de combat à Tulkarem, en Cisjordanie. Elles ont rapporté que « les combattants ont fait pleuvoir des pluies de balles sur les forces israéliennes ».
Les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa ont annoncé que leurs combattants se sont engagés dans de violents affrontements avec les forces d’occupation à l’aide de mitrailleuses et ont fait exploser un certain nombre d’engins explosifs contre les soldats et les véhicules de l’occupation dans le camp de Tulkarem, faisant des victimes directes dans les rangs.
Les combattants des Brigades Al-Qassam – le bataillon Tulkarm – ont réussi à faire exploser un engin explosif lourd, le dispositif Al-Harith, dans les véhicules d’occupation dans l’axe du quartier d’Al-Balawneh.
L’occupation a envoyé dans l’après-midi de nouveaux renforts militaires à Tulkarem et a assiégé son camp, mais la résistance a répondu à ces renforts par le feu et des engins explosifs.
Les Brigades al-Qassam ont déploré la perte de l’un de leurs membresdans le camp de Tulkarem, notant qu’il est tombé lors des combats. Les forces d’occupation ont arrêté Ayham Al-Sarouji, l’un des chefs du bataillon Balata, après l’avoir assiégé dans le quartier oriental de Tulkarem.
A Jénine, les Brigades Al-Qods – le Bataillon de Jénine – ont diffusé des images du drone israélien abattu lors des affrontements dans la ville. Au cours des deux derniers jours, les forces d’occupation israéliennes ont pris d’assaut à plusieurs reprises la ville de Tulkarem et ses deux camps en Cisjordanie, ainsi que la ville de Jénine, et les résistants les ont affrontés avec des balles et des engins explosifs.
Les crimes sionistes documentés
Dans cette atmosphère, le Haut-Commissariat de l’Onu aux droits de l’homme (HCDH) a révélé vendredi que près de 70 % des personnes tuées dans le génocide perpétré par Israël dans la bande de Gaza étaient des enfants et des femmes. Dans son rapport de 32 pages, couvrant la période de novembre 2023 à avril 2024, le HCDH souligne que « les meurtres de civils et les violations du droit international pourraient être assimilées à des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et peut-être même à un ‘’génocide’’. »
Selon un communiqué joint au rapport, le HCDH indique avoir mené une vérification minutieuse des données relatives aux personnes tuées dans la bande de Gaza par les frappes israéliennes, les bombardements et d’autres actes hostiles. Ainsi, femmes et enfants représentaient près de 70% des personnes tuées par Israël dans la bande de Gaza, indique le communiqué. Cette proportion de femmes et d’enfants indique « une violation systématique des principes fondamentaux du droit international humanitaire, notamment la distinction et la proportionnalité. » Pis, « les meurtres de civils et les violations du droit international sont souvent assimilées à des crimes de guerre », indique le rapport tout en précisant que « ces violations qui font partie d’une attaque généralisée ou systémique contre des civils dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique d’État ou d’une politique planifiée, pourraient être assimilées à des crimes contre l’humanité ».
« Commettre ces violations dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux peut constituer un génocide », prévient le HCDH. « Le blocus total imposé par Israël à la bande de Gaza, le blocage de l’aide humanitaire et les déplacements massifs, ont provoqué des niveaux sans précédent de morts, de faim et de maladies », souligne le rapport.
De son côté, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré qu’ « il est essentiel que les allégations de violations graves du droit international soient prises en compte, par l’intermédiaire d’organes judiciaires crédibles et impartiaux, et en même temps que toutes les informations et preuves pertinentes soient collectées et conservées ». « La Cour internationale de justice, dans une série d’ordonnances concernant des mesures temporaires, a insisté sur les obligations internationales qui incombent à Israël pour prévenir les actes de génocide et de punir leurs auteurs », a-t-il encore relevé.
Alors que les raids israéliens se poursuivent dans la bande de Gaza, plus de 42 millions de tonnes de décombres et une grande concentration de restes explosifs constituent une menace imminente pour les civils, a indiqué l’ONU dans un communiqué publié, jeudi, sur son site. Des milliers de civils continuent d’être contraints de se déplacer à plusieurs reprises, de survivre au milieu des décombres et de s’abriter dans des endroits peu sûrs, y compris dans des bâtiments endommagés ou détruits, souligne la même source.
Selon le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), outre les restes explosifs de guerre, l’amiante hautement cancérigène libéré dans l’air en raison de la destruction généralisée des infrastructures, ainsi que d’autres contaminants, continueront d’affecter les communautés de Gaza pendant longtemps, précise le communiqué.
Cet avertissement du PNUD intervient alors que la dernière analyse du Centre satellitaire de l’ONU (UNOSAT), réalisée au début du mois de septembre, a montré que plus de 65 % de toutes les structures de Gaza avaient été soit endommagées, soit détruites, souligne l’ONU. Le personnel technique du Service d’action contre les mines de l’ONU (UNMAS) travaillant sur le terrain signale que, si plus de 209 évaluations des risques d’explosion ont été menées à Gaza à ce jour, elles sont insuffisantes pour permettre une compréhension globale de l’étendue de la contamination par les munitions explosives, les restrictions d’accès entravant gravement l’extension des évaluations et une étude complète des munitions explosives n’ayant pas encore pu être réalisée, indique la même source.
Les informations disponibles dressent toutefois un tableau alarmant du risque lié aux munitions explosives, relève l’ONU ajoutant que dans les cinq gouvernorats de Gaza, la contamination par les restes explosifs de guerre est susceptible de se produire à la fois en surface et sous la surface, impliquant non seulement des munitions de service terrestres (projectiles, mortiers, roquettes, missiles, grenades et mines terrestres), mais aussi des bombes profondément enfouies, ainsi que des caches d’armes et de munitions.