M. Seddiki s’est enquis au niveau du site Oum Rman relevant de la commune territoriale de Ghessate de la nature et de l’ampleur des dégâts occasionnés par les crues torrentielles. Au niveau de ce site, les dégâts ont touché principalement les infrastructures hydrauliques (séguias, murs de protection, siphons,…) et l’arboriculture fruitière, notamment l’olivier, le figuier et le palmier dattier et les cultures annuelles. « Sur la base d’un diagnostic préliminaire de la situation sur le terrain, un budget de 40 millions de dirhams a été mobilisé dans un premier temps pour entreprendre les actions urgentes de réparation des dégâts à l’échelle de la région », a fait savoir le ministre à la presse.
Ce plan d’urgence qui sera mené en coordination avec les autorités locales, les élus et les chambres professionnelles, vise à réhabiliter les infrastructures hydrauliques, à relancer les activités agricoles et à désenclaver la population touchée, a-t-il dit. Et d’ajouter que les provinces touchées vont bénéficier d’importants budgets dans le cadre des programmes de développement de la stratégie Génération green, portant notamment sur la promotion des filières agricoles et le renforcement des infrastructures. « Certes, les crues ont eu des dégâts sur les cultures et les infrastructures hydroagricoles des exploitations situées aux bordures des oueds, toutefois ces précipitations ont eu un impact très positif sur la nappe phréatique et sur les retenues des barrages de la région », a indiqué le ministre. Un intérêt tout particulier est accordé, dans ce sens, aux petits agriculteurs en termes notamment d’accompagnement, d’encadrement, de soutien et d’approvisionnement en intrants en vue de lancer une bonne saison agricole.
Dans sa tournée, le ministre était accompagné notamment de Abdellah Jahid, gouverneur la province de Ouarzazate, de Hro Abro, président de la région Drâa-Tafilalet, outre les élus et autres chefs de services extérieurs.
Les récentes précipitations auront un impact bénéfique sur les ressources hydriques et devraient satisfaire les besoins en eau potable pour les quatre années à venir, en sus de la revitalisation des oasis, le développement socio-économique et la création d’emplois au niveau de ces régions, a fait valoir M. Sadiki.
Selon le ministère de l’Agriculture, les crues dans la région ont eu des dégâts sur les cultures et les infrastructures hydroagricoles des exploitations situées aux bordures des oueds. Elles ont ainsi impacté les arbres fruitiers (palmier dattier, pommier, olivier, figuier, …) et les cultures de maïs, maraîchères et fourragères. Les dommages sur les infrastructures hydroagricoles à l’échelle de la région ont porté notamment, sur la détérioration de 29,7 km de séguias, 6 km de routes rurales et pistes agricoles, des équipements hydromécaniques, des équipements d’énergie solaire et stations de pompage, fait savoir la même source.
Apports pour des barrages
Au-delà des dégâts, les crues ont eu un impact très positif sur l’amélioration du taux de remplissage des barrages (Mansour Eddahbi, Moulay Ali Chrif, Agdez, Kaddoussa, et Hassan Addakhil), sur l’irrigation des périmètres de petite et moyenne hydraulique (PMH), sur la nappe phréatique et sur le couvert végétal. Le ministère affirme, par ailleurs, que ses services demeurent fortement mobilisés au niveau des zones concernées pour évaluer les dégâts des averses sur le secteur agricole et pour la mise en œuvre des actions d’urgence et du programme d’action mis en place pour la réparation des dégâts.
La situation hydraulique du Maroc s’est améliorée, depuis le 22 août dernier, permettant à l’ensemble des barrages d’atteindre un taux de remplissage de 27,9% au 10 septembre, contre 26,7% à la même date l’année dernière, selon le ministère de l’Equipement et de l’eau.
Les très fortes pluies et orages qu’a connu le pays ont permis d’améliorer sensiblement la situation de certains barrages, explique le ministère dans un communiqué, précisant que 6 bassins hydrauliques sur les 10 que compte le pays ont vu leur situation hydraulique s’améliorer. Selon la même source, plus de 263 millions de m3 ont été captés par l’ensemble des barrages, soit un volume supérieur au besoin annuel en eau potable du grand Casablanca.
Par ailleurs, le Bassin hydraulique de Draa Oued Noun et en particulier le barrage Mansour Eddahbi (près de Ouarzazate) est celui qui a reçu les plus importants apports en eau (63 millions de m3), améliorant ainsi les réserves de ce barrage de plus de 69% par rapport à l’année dernière, ajoute-t-on. En deuxième position, les barages du bassin hydraulique de Guir-Ziz-Rheris (région d’Errachidia) ont largement bénéficié des récentes pluies avec 60 millions de m3, poursuit le communiqué.
Il relève également que le bassin hydraulique de Oum Er Rbiaa, et particulièrement le barrage de Bin El Ouidane, ainsi que les barrages du bassin hydraulique de la Moulouya (nord-est du Maroc) ont reçu respectivement des apports dépassant 40 millions de m3. Les bassins hydrauliques du Souss Massa et du Sebou ont également profité des récentes pluies avec 14,7 mm3 et 12,9 mm3 respectivement, a-t-on enchainé.
Le ministère a rappelé, en revanche, que malgré les dernières pluies et l’ensemble des actions mises en œuvre, la situation hydrique reste difficile, exhortant les citoyens à éviter les gaspillages et à utiliser l’eau avec parcimonie.