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L’U.E se détourne des tankers russes : Reste le gaz…

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Le large embargo sur le pétrole russe décidé lundi soir à Bruxelles par les chefs d’État et de gouvernement de l’UE pourrait marquer un point final dans la politique de sanctions énergétiques européennes contre Moscou. C’est ce qu’a confirmé mardi Alexander De Croo, Premier ministre belge, alors que Viktor Orban, son homologue hongrois, criait victoire.

« Pour la Belgique, ce paquet est un grand pas en avant, arrêtons-nous là pour le moment et voyons son impact. D’ailleurs nous devons décider aujourd’hui comment mieux maintenir les prix de l’énergie sous contrôle, et éviter que nous connaissions cet hiver les mêmes difficultés que l’hiver dernier, c’est ça la priorité », a commenté A. De Croo à son arrivée au deuxième jour du sommet de Bruxelles.

Les dirigeants des 27 pays de l’UE ont trouvé un accord lundi soir qui devrait permettre de réduire de quelque 90 % leurs importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année afin de tarir le financement de la guerre menée par Moscou en Ukraine.

Néanmoins cet accord prévoit une exemption pour le pétrole acheminé par oléoduc, ce qui a réjoui le président hongrois Viktor Orban dont le pays va continuer à recevoir du brut bon marché venu de Russie. Le dirigeant hongrois bloquait depuis plusieurs semaines le projet d’embargo européen, parlant de « bombe atomique » lancée sur son économie.

Finalement, pour lever le veto de Budapest, les Vingt-sept ont limité l’arrêt des importations au pétrole russe transporté par bateau, soit les deux tiers des achats européens. Avec un engagement de l’Allemagne et de la Pologne de se priver du pétrole de l’oléoduc Droujba, ce sont 90% des importations de brut russe dans l’UE qui seraient coupées d’ici la fin de l’année. L’extension de l’embargo aux livraisons par oléoduc sera ensuite discutée « dès que possible » sans qu’une date butoir ne soit fixée.

Mais concernant les sanctions sur gaz russe, le dirigeant belge et d’autres dirigeants européens n’y croient pas. « Ce paquet, mettons-le d’abord en pratique (…) Le gaz, c’est beaucoup plus compliqué. C’est donc une étape importante. Arrêtons-nous là pour le moment et voyons quel est l’impact », a-t-il expliqué.

Même avis de la part de Kaja Kallas, Première ministre de l’Estonie qui, tout en évoquant un septième paquet de sanctions si la situation ne s’améliore pas en Ukraine, estime que « le gaz est bien sûr beaucoup plus difficile que le pétrole ».
« Le gaz doit faire partie du septième paquet, mais je suis également réaliste, je ne pense pas qu’il y sera »,
a-t-elle souligné.
Vu les coupures de gaz déjà imposées par Gazprom aux pays qui refusent de payer leurs achats en roubles, elle constate que « ce sont les Russes qui mettent (eux-mêmes) les sanctions sur le gaz ». On retrouve la même prudence chez Karl Nehammer, chancelier autrichien. « Il y a un problème technique qui a été résolu avec Viktor Orban. Avec le gaz, c’est tout à fait différent. Par conséquent, l’embargo sur le gaz ne sera pas dans le prochain train de sanctions », a-t-il renchéri.

L’UE, qui a déjà décidé de se passer de charbon russe à partir du mois d’août, a trouvé d’autres fournisseurs aux Etats-Unis pour un tiers de ses achats de gaz russe. En 2021, la Russie a fourni 30 % du brut et 15 % des produits pétroliers achetés par l’UE. Elle fournit annuellement 150 milliards de m³ de gaz, soit 40 % des importations de l’UE.

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