L’Inde réussit donc un exploit, car il s’agit du premier alunissage sur le pôle Sud de la Lune. Le pays intègre ainsi le club très fermé des grandes puissances spatiales, quatre ans après une tentative ratée, aux côtés des États-Unis, de la Chine et de la Russie.
Cette mission se déroule quelques jours seulement après que Luna-25, première sonde à être lancée par la Russie vers la Lune depuis 1976, s’y est écrasée. Chandrayaan-3, lancée il y a six semaines est la plus lente fusée à avoir atteint la Lune. Les missions américaines habitées Apollo des années 1960 et 1970 y étaient parvenues en quelques jours.
C’est un moment de joie pour le pays, dont certains habitants se sont pris de passion pour Chandrayaan-3. Sur le réseau social X, Narendra Modi, Premier ministre indien, a parlé d’un « jour historique pour le secteur spatial indien ».
Pas de scène de liesses dans les rues, mais dans les restaurants ou certains bureaux, on a suivi la descente finale de onze minutes en direct. L’agence spatiale Isro fournissait des images du centre de contrôle à Bangalore. Les valeurs d’excellence scientifique et d’indépendance comptent pour beaucoup d’Indiens. C’est donc un moment de fierté nationale et d’unité, notamment pour la jeunesse éduquée et la classe moyenne.
En tout cas, la mission indienne sur la Lune ne fait que commencer. Le rover doit effectuer des analyses pendant deux semaines. Nul doute que les prochains jours vont donc être suivis de près par les passionnés de technologie.
Vladimir Poutine a félicité e mercredi N. Modi pour l’alunissage réussi. « Il s’agit d’un grand pas dans l’exploration de l’espace extra-atmosphérique et, bien sûr, d’un témoignage des progrès impressionnants réalisés par l’Inde dans les domaines de la science et de la technologie », a indiqué le président russe dans un message.
Roscosmos a également félicité l’Isro. « La société d’État Roscosmos félicite ses collègues indiens pour l’alunissage réussi du vaisseau spatial Chandrayaan-3 », écrit l’agence russe. « L’exploration de la Lune est importante pour toute l’humanité. Dans l’avenir, elle pourrait devenir une plate-forme pour l’exploration de l’espace lointain », ajoute-t-elle.
Après l’échec de la sonde russe Luna-25, qui a percuté le sol lunaire à la suite d’un incident survenu lors d’une manœuvre préalable à son atterrissage, Iouri Borissov, directeur de Roscosmos, a plaidé auprès de V. Poutine pour poursuivre le programme d’exploration lunaire, alors que le secteur spatial russe est en difficulté depuis des années.
