Fruit d’un sondage réalisé dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, l’enquête montre comment les institutions souveraines (non élues) jouissent d’une grande confiance des jeunes marocains. Ainsi, l’armée arrive en première position avec un taux de confiance positif de 75%, contre une confiance négative de 17%. Elle est suivie par l’institution de sécurité nationale, qui jouit d’un taux de confiance positif de 72% et un taux de confiance négatif de 27%. La Gendarmerie royale et la magistrature ainsi que le ministère de l’Intérieur suivent successivement avec des taux de confiance respectifs de 61% et 51%.
Quant à la confiance des jeunes dans les institutions élues et la société civile, les associations non-gouvernementales ont enregistré un indice de confiance positif de 64%. En deuxième position, les médias marocains jouissent d’une confiance positive de 42% contre 53% de confiance négative. S’ils classent leur région à la troisième place avec une confiance positive de 41% (contre une confiance négative de 45%), les sondés évoquent ensuite l’éducation publique (33% de confiance positive contre un taux négatif de 66%), la santé publique (23% et 76%) et le Parlement (21% de confiance positive contre un taux négatif de 71%). Enfin, le gouvernement actuel et les partis politiques figurent dans les dernières places, avec respectivement 16% et 15% de confiance positive et des taux de confiance négatif de 80% et 81%.
L’étude aborde aussi les institutions sociales. Ainsi, la jeunesse marocaine fait toujours confiance à l’institution de la famille nucléaire à 96%. La famille élargie arrive en deuxième position avec une confiance positive de 65% devant les amis, classés troisièmes avec une confiance positive de 62%. Les personnes sondées classent aussi leurs voisins à la quatrième position avec un indice de confiance positif de 41% et un taux de confiance négatif de 56%.
L’ONDH et Future Élite expliquent que leur étude de terrain vient « mesurer et analyser le niveau de confiance des jeunes dans un ensemble d’institutions », et tente de mesurer le degré de satisfaction des jeunes vis-à-vis de la situation politique, économique et des droits humains, ainsi que le degré de satisfaction vis-à-vis des programmes gouvernementaux ciblant les jeunes. Elle vise aussi à « connaître les tendances des jeunes quant à leur représentation de l’avenir en termes de capacité du gouvernement à répondre à leurs besoins futurs, ainsi que connaître leurs craintes face aux multiples variables du monde ».
L’étude, menée durant la période entre le 15 octobre 2022 et le 31 janvier 2023, a inclus la zone géographique de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. L’échantillon a compris des jeunes âgés de 18 à 25 ans. Elle s’est appuyée sur les approches quantitatives (400 jeunes) et qualitatives (20 jeunes et 5 focus groupes).
A rappeler que la troisième édition du Trust Index de l’Institut marocain d’analyse des politiques (MIPA) a révélé, en mars dernier, que malgré une «augmentation globale de la confiance » des Marocains en leurs institutions élues, celles non élues, comme la police et l’armée, bénéficient toujours de niveaux de confiance « beaucoup plus élevés ».