Rien ne semble réussir à Abdellatif Ouahbi depuis qu’il a été nommé à la tête du département de la Justice. Pis, il fait l’unanimité contre lui. La Coordination nationale des victimes de l’examen du barreau et la Coordination nationale des recalés du concours des greffiers ont organisé samedi un sit-in devant le Parlement. Ensemble, elles dénoncent les « infractions et manipulations qui marquent les examens et concours du ministère de la Justice », selon l’annonce de la manifestation. La « démission du ministre de la Justice » est exigée par les protestataires.
Si la controverse a été provoquée par la réussite au concours des greffiers du quinquagénaire Mohamed Abdelwahab Rafiki, alias Abou Hafs, salafiste et conseiller du ministre de la Justice, alors que la loi sur la fonction publique fixe la limite d’âge des candidats aux concours à moins 45 ans, quand bien même une dérogation lui aurait été accordée, elle n’a fait qu’enfler après la publication des résultats.
Les candidats recalés estiment que les résultats du dernier concours des greffiers sont « suspects » et représentent « le reflet de la corruption qui marque les concours de recrutement au ministère de la Justice ». Plus, ils ont demandé « l’annulation du concours des greffiers entaché de corruption administrative et l’ouverture d’une enquête sur ses résultats », et exigé la démission du ministre de la Justice qui, dans la foulée, doit rendre des comptes.
Comme pour le concours d’accès à l’avocature, celui des greffiers a été marqué par la réussite de nombre de proches de responsables dans les services centraux et les directions du ministère de la Justice. Reste à savoir si le ministre par qui les scandales arrivent échappera, une fois de plus, à toute interpellation… Pour l’heure, l’avocat devenu ministre se soucie peu et de l’opinion et de l’intérêt publics.