La population japonaise a commencé à décliner il y a quinze ans. Ce qui frappe, aujourd’hui, c’est la vitesse de sa chute. Bientôt, elle diminuera d’un million par an. La population tombera de 122,4 millions de personnes de nationalité japonaise au 1er janvier de cette année, à 86 millions en 2075.
Les Japonaises se sont mises à faire moins d’enfants dans les années 1950. Concilier vie de famille et travail reste difficile. Les femmes sont souvent plus diplômées que les hommes, savent qu’elles ne peuvent pas compter sur leur époux pour élever des enfants. Résultat : le Japon a enregistré moins de 800 000 naissances en 2022, un plus bas historique.
Fumio Kishida, Premier ministre, avertit que la chute du nombre de naissances menace de causer « la paralysie sociale du Japon ». Pour inciter les Japonaises à concevoir des enfants, le gouvernement va augmenter les allocations familiales pour les familles nombreuses, assurer la gratuité de l’accouchement, subventionner les études. Notre niveau de soutien à l’enfance atteindra celui de la Suède, promet F. Kishida. Mais ces incitations financières à faire des enfants impressionnent peu les Japonaises.
En attendant, plus de 500 écoles ferment chaque année faute d’enfants. Il y a pénurie de main-d’œuvre, surtout dans les services à la personne. Et le Japon n’a toujours pas de politique d’immigration de peuplement, même si l’an dernier, le nombre de résidents étrangers dans le pays a atteint près de 3 millions de personnes, un niveau record.