Le gouvernement israélien a annoncé le 12 février qu’il allait légaliser neuf colonies en Cisjordanie occupée, après une série d’attaques à Jérusalem-Est, dont une qui a fait trois morts le 10 février. « En réponse aux attentats terroristes meurtriers à Jérusalem, le cabinet politique et de sécurité a décidé à l’unanimité de légaliser neuf colonies en Judée-Samarie », nom utilisé par Israël pour désigner la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, rapporte un communiqué du bureau du Premier ministre. « Ces colonies existent depuis de nombreuses années, certaines d’entre elles depuis des décennies », poursuit le communiqué. Celles-ci, dites « sauvages », ont été construites sans autorisation du gouvernement israélien. « De plus, le Conseil de planification supérieur de l’administration civile, se réunira dans les prochains jours pour approuver la construction de nouveaux logements dans les colonies existantes en Judée-Samarie », est-il précisé.
B. Netanyahou a également annoncé que son gouvernement souhaitait soumettre à la Knesset (parlement) cette semaine une loi pour « déchoir de la nationalité [israélienne] et expulser les terroristes ». Ces mesures s’appliquent aux Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’Etat d’Israël en 1948, ainsi qu’aux Palestiniens ayant le statut de résidents de Jérusalem-Est. Cette annonce survient dans un contexte de flambée de violences israélo-palestiniennes et de contestation populaire de la dérive anti-démocratique de l’actuel Exécutif jugé le plus à droite dans l’histoire de l’entité sioniste.
Cette crispation à plusieurs couches a conduit Naftali Bennet, ancien Premier ministre israélien à affirmer lundi « qu’il existe un réel danger de guerre civile en Israël ». Il a ajouté, lors d’une interview avec Channel 12, que « le gouvernement d’occupation et l’opposition doivent prendre une semaine de congé et s’asseoir pour négocier la loi d’amendements judiciaires proposée par le ministre de la Justice Yariv Levin ».
« Il est possible de parvenir à un règlement concernant les amendements judiciaires », a-t-il ajouté notant « qu’il y a des questions qui doivent être réglées et modifiées, mais sans faire basculer la scène d’un extrême à l’autre », et précisant que « la majorité veut des amendements, et non un changement de système. »
N. Bennett a mis en garde contre « une guerre civile pour rien », soulignant « qu’il y a une réelle peur d’une guerre civile ».
Yair Lapid, chef de l’opposition et membre de la Knesset, a confirmé plus tôt dans la journée « qu’Israël est au bord du gouffre et connait un moment critique voire il se rue vers sa ruine au cas où la loi sur les modifications judiciaires est adoptée ». Il a ajouté, dans une déclaration au nom de tous les partis d’opposition, que « si la loi d’amendements judiciaires est adoptée, Israël ne pourra s’en rétablir », et « ce serait un coup fatal et irréparable ».
Par ailleurs, le correspondant de la télé libanaise Al-Mayadeen a confirmé la mort du soldat israélien, abattu par son collègue lors de l’opération à l’arme blanche, au poste de contrôle du camp de réfugiés de Shuafat, au nord d’alQods.
Les médias israéliens ont affirmé « qu’un garçon palestinien a mené une attaque au couteau, blessant grièvement un Israélien au poste de contrôle de Shuafat », soulignant que « les forces d’occupation ont ouvert le feu en direction de l’agresseur ».
Les médias israéliens ont affirmé « qu’après l’attaque au couteau près du poste de contrôle de Shuafat, un agent de la police des frontières est monté à bord d’un bus pour le fouiller, et l’un des passagers a tenté de commettre une attaque au couteau, alors ils ont ouvert le feu sur lui, et l’un d’eux a été blessé à la suite des coups de feu. »
Pour sa part, l’organisation israélienne Rescue Without Borders a affirmé que « l’état du policier blessé lors de l’opération à l’arme blanche est très critique et sans espoir ».
Yossi Yehoshua, commentateur militaire de la Treizième chaîne, a déclaré que « la plupart des auteurs des attaques sont des citoyens sans affiliation organisationnelle, et il n’y a aucune information de renseignement à leur sujet, et aucune information ne peut être collectée à leur sujet ». Il a souligné que « le plus grand défi, et le ventre flasque d’Israël, est alQods », ajoutant que « cela se produit un mois et demi avant le Ramadan, et c’est une période qui pose un grand défi à l’establishment sécuritaire ».
Carmel Dangor, correspondante de la chaîne Kan, a souligné pour sa part que « 5 opérations ont eu lieu à alQods en deux semaines », notant que « trois d’entre elles ont été menées par des jeunes de 13 ans, ce qui est incroyable ».
Les opérations des commandos palestiniens s’intensifient dans les territoires occupés, en particulier à alQods, en réponse aux attaques israéliennes contre le peuple de la Palestine occupée.